La juge d'instruction du tribunal de grande instance de Nanterre, Françoise Méry-Dujardin, a décidé d'abandonner les poursuites contre les filiales du groupe Khalifa en France. Elle se conforme ainsi aux réquisitions du parquet, datées du 10 novembre dernier, qui demandaient un non-lieu partiel et l'incompétence territoriale. Une dizaine d'employés du groupe, qui étaient sous contrôle judiciaire dans cette affaire, ont reçu par le biais de leurs avocats, une notification du tribunal de Nanterre leur signifiant que le dossier était clos en France et qu'ils étaient définitivement libres. Parmi ces personnes, on peut citer l'ex-épouse de Khalifa, Nadia Amirouchene et l'ex-gérant des filiales en France, Amine Chachoua. L'instruction des délits d'abus de confiance et banqueroute visait les succursales françaises des sociétés Khalifa Airways, Khalifa Jet Corp et Khalifa Rent a Car (KRC), ainsi que l'achat et la revente de plusieurs villas luxueuses à Cannes. Mais on ne sait toujours pas si Rafik Khalifa est concerné ou non par l'abandon des poursuites. On rappelle qu'il avait été arrêté le 27 mars 2007 à Londres, où il est toujours détenu, en exécution du mandat d'arrêt européen délivré justement par la juge d'instruction du tribunal de Nanterre le 5 mars dernier. Cette nouvelle décision d'abandonner les poursuites contre Khalifa va mettre dans l'embarras la justice britannique qui avait autorisé en juin dernier son extradition vers l'Algérie, mais attendait une décision politique du ministre de l'intérieur. A moins que ce ne soit une mise en scène concertée entre les deux appareils judiciaires français et anglais pour se débarrasser du golden boy sans l'extrader. Si le mandat d'arrêt européen qui a justifié son arrestation et sa détention est vidé de son contenu, Rafik Khalifa est en droit aujourd'hui de demander sa libération immédiate et un dédommagement pour sa détention abusive de plus de deux ans. Rappelons par la même occasion que l'affaire Khalifa qui a fait couler beaucoup d'encre a été traitée par la justice algérienne qui a condamné plusieurs affiliés au groupe. Plusieurs personnes ont été emprisonnées et l'Etat algérien a demandé aux souscripteurs de différents crédits de rembourser. L'autre point important est incontestablement la demande incessante des plus hautes autorités algériennes à leurs homologues anglais afin d'extrader le chef de file de la faillite du siècle, Abdelmoumene Rafik Khalifa, qui s'est refugié en Grande-Bretagne juste après la découverte de ses malversations financières. La demande d'extradition de Rafik Khalifa sera-t-elle réitérée par nos autorités ? Wait and see.