S'il est un secteur ou des corps qui sont mis à rude épreuve à longueur d'année, celui de la Protection civile est certainement à classer dans le peloton de tête, de par la noble mission que mènent sans relâche ses hommes de «bonne volonté», mais aussi les difficultés auxquelles ils font face quotidiennement au péril de leur vie… pour sauver des vies. Une corporation d'autant plus sollicitée que d'énormes moyens doivent être consentis pour qu'elle effectue sa tâche dans de meilleures conditions possibles. L'expédition «saharienne», programmée par la direction de la Protection civile se veut une rétrospective du travail de fourmi que font ces hommes et femmes dévoués ainsi qu'un constat dans l'évolution des «moyens de bord» d'autrefois aux moyens modernes d'aujourd'hui dont sont dotées unités et directions de la Protection civile. D'autres unités sont implantées alors que d'autres sont dotées de matériels de pointe. Les efforts de l'Etat en ce sens sont énormes. Première escale du raid saharien, Djelfa. Avant même l'arrivée dans cette wilaya autrefois déshéritée mais qui, aujourd'hui, à la faveur du programme destiné aux Hauts Plateaux, ressemble à bien des égards aux cités du nord de par les nouveaux édifices construits et les voies de communication installées, un accident de la circulation sur la RN1 à la sortie de Médéa qui a fait deux blessés nous a permis de voir les «pompiers» à l'œuvre. A Djelfa, une première halte s'est imposée à nous dans la daïra de Sidi Lâadjal (32 000 habitants) sur la même RN1 pour découvrir le siège d'une nouvelle unité ouverte en janvier 2009 sur un carrefour à «4 chemins». Une unité qui n'est pas encore dotée de téléphone, mais d'un équipement qui a coûté 6 milliards DA aux pouvoirs publics. Le lieutenant-colonel Amar Boukhnifer, premier responsable qui nous a reçus dans son bureau, s'est longuement exprimé sur l'évolution du secteur dans la wilaya de Djelfa qui compte 109 000 habitants répartis sur 36 communes et 12 daïras. «Le secteur comporte aujourd'hui un siège de direction, une unité principale et 10 unités secondaires», résume notre interlocuteur qui affirme qu'il ne reste que deux dairas à couvrir. «Le parc de la protection civile de la wilaya s'est doté récemment de 74 véhicules tous types» raconte-t-il pour illustrer les efforts de l'Etat dans ce sens, non sans évoquer les ressources humaines, élément clé du secteur qui emploie à Djelfa 526 personnes. M. Boukhnifer a tenu à nous faire visiter le nouveau siège de l'unité principale de la ville, «un bijou», selon le commandant Achour de la direction nationale et le sous- directeur de la communication M. Medjkane qui nous ont accompagnés durant le voyage. «Il sera opérationnel incessamment», affirment-ils. «Rien à voir avec l'ancien siège», se réjouissent-ils. Le secteur s'est également doté d'une cellule d'audiovisuel. 11 552 interventions en 2009 dont 415 accidents de la route Si l'Etat a fourni des efforts considérables pour soutenir ce secteur clé, les agents de la protection civile quant à eux redoublent d'efforts pour mener à bien leur mission. Dans un exposé sur le rude travail de ces agents, il ressort que pas moins de 11 552 interventions ont été effectuées en 2009 dont 415 interventions pour les accidents de la circulation dont le bilan est de 96 décès et 799 blessés. Au cours de la même année, les agents de la protection civile sont intervenus 549 fois dans divers types d'incendies. La ville de Djelfa est également connue pour son relief et son climat. Ce paramètre est pris en compte par la Protection civile dans la mesure où Djelfa et sa région sont menacées par les inondations. «Grâce à notre intervention prématurée, nous avons pu éviter le pire en 2008, dix jours avant les inondations de Ghardaïa», se souvient M. Khenifer. La protection civile mène aussi des campagnes de sensibilisation pour informer le citoyen sur les risques d'inondations et autres. Pour le wali Ahmed Hamou Touhami, en poste depuis 6 ans à Djelfa, qui s'est félicité du travail accompli par la Protection civile, celle-ci est un secteur de pointe et d'actualité «surtout avec les accidents de la circulation et les inondations». Il fera savoir qu'un projet pour la protection de la ville des inondations de l'ordre de 360 milliards est d'ores et déjà inscrit. Il a promis de faire tout son possible pour aider davantage ce secteur.