Le ministre de l'Éducation nationale, Boubekeur Benbouzid, a réuni hier au lycée Hassiba Ben Bouali de Kouba les directeurs et les inspecteurs de wilaya de son département pour les mettre au diapason d'une nouvelle formule de contrôle. A cet effet, il a informé de la création d'une nouvelle cellule d'inspection qui devra récolter des données sur les absences des enseignants, particulièrement dans les wilayas sud du pays, 14 au total. «La création d'une nouvelle cellule d'inspection entre dans le cadre de la réforme», a déclaré le conférencier. Cette cellule a été créée dans le but d'améliorer le rendement des élèves, notamment celui des candidats inscrits aux épreuves du baccalauréat. Une première estimation avancée indique que plus de 700 000 élèves passeront le baccalauréat session 2010. Le ministre a tiré à boulets rouges sur certains directeurs de wilaya, les accusant «d'incompétence et de manque de professionnalisme en matière de surveillance du corps enseignant qu'ils sont censés administrer». A la veille du Conseil des ministres qui aura pour thème principal le prochain plan quinquennal, le premier responsable de l'Éducation a révélé que son secteur «bénéficiera d'un important budget et que dans cette perspective, les directeurs et les inspecteurs sont appelés à améliorer les résultats et accorder aux élèves les meilleures conditions socio-pédagogiques». Il a dans ce contexte rappelé qu'il est «désormais interdit d'expulser un élève d'un établissement scolaire, afin de lutter contre la déperdition».
À l'origine du plan, les faibles pourcentages des résultats du bac dans le Sud
Les résultats décevants enregistrés dans les wilayas du sud ont poussé le ministère de tutelle à imaginer un plan pour garantir la présence physique des enseignants dans les classes et sensibiliser les directeurs de wilaya dans les régions en question, ainsi que les inspecteurs à faire l'objet d'un rapport journalier. Ainsi, la cellule d'inspection, qui sera composée de 8 personnes, recevra chaque jour des informations détaillées sur l'assiduité des enseignants. Leur absence sera répertoriée dans une base de données. Les informations seront communiquées par les chefs de service, nouveaux corps dans l'Éducation. Ils jouiront de prérogatives grâce à une lettre de mission. Au fur à mesure que les erreurs se répètent, les enseignants absentéistes seront soit remplacés soit sanctionnés. Une autre cellule, qui travaillera en étroite collaboration avec la cellule d'inspection et composée de 14 personnes, rédigera à son tour des rapports encore plus détaillés et les transmettra au secrétariat général du ministère de l'Éducation nationale. Par la suite, ils seront déposés sur le bureau de Boubekeur Benbouzid pour que ce dernier décide des mesures à prendre. Le ministre pense que ce plan d'inspection interconnecté entre ces nouvelles cellules, ajouté au concours d'inspection générale et de la nouvelle inspection pédagogique, permettra de lutter contre l'absentéisme. Il donnera une chance aux élèves afin que le programme d'études se termine dans les temps. Il n'a pas omis d'appeler les parents d'élèves à faire preuve de plus d'intérêtet à être plus regardants sur les cours de leurs enfants. L'assistance présente a ressenti l'élaboration de ce nouveau plan comme «une menace» qui ne dit pas son nom, surtout après l'affirmation du ministre indiquant que «le ministère de l'Éducation est au courant de tout, de tous les dépassements, et il le sera encore plus dorénavant».