«L'Algérie fonde sa relation avec le monde sur les principes de respect et d'ouverture, tout en rejetant la logique de force et la loi qui ne fait pas de distinguo entre lutte antiterroriste et criminalité organisée», a affirmé, hier, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, au Forum Etats-Unis-Monde islamique, qui s'est tenu à Doha (Qatar) du 13 au 15 février. Toujours en matière de relation entre l'Amérique et le monde islamique, Belkhadem considère que «cette relation ne doit pas être dissociée de celle entre le monde islamique et l'Occident en général», notamment dans un contexte de «visions préjudiciables qui cherchent à justifier l'existence de contradictions entre les deux parties». En effet, «aucune partie ne peut ignorer l'autre», a-t-il ajouté, précisant que d'aucuns, notamment en Occident «osent dire que l'Islam est incompatible avec la modernité et qu'il représente une menace pour l'humanité». Il a affirmé en outre que «pour ces personnes qui prétendent que seul l'Occident est porteur de valeurs, le conflit des civilisations est inéluctable». Regrettant ce type de raisonnement, l'intervenant a indiqué qu'il «est encore très courant et s'incruste dans l'opinion publique occidentale à travers les décisions adoptées comme l'interdiction des minarets, la promotion des caricatures portant atteinte à l'Islam et au prophète Mohamed (SSSL), l'interdiction du voile». Dans le même contexte, il a souligné que «cette vision a entraîné l'apparition de stéréotypes dangereux qui présentent l'Occident comme le bon, l'instruit qui respecte les libertés individuelles et collectives et le Monde musulman comme l'agressif, le sous-développé qui méprise les droits des citoyens». Le représentant personnel du président de la République a précisé, par ailleurs, que «l'Algérie partage certaines vues sur les relations entre le Monde musulman et les Etats-Unis», soulignant que ce Forum tend à ce propos à «combler le fossé et à soumettre des propositions». Il a conclu que «l'attachement à la foi ne signifie aucunement l'exclusion de l'autre», car «l'Islam tend à l'élévation de l'âme, à la préservation du caractère humain de l'être et au respect de tout progrès scientifique».