Tolérance et acceptation de l'autre. Ce sont les deux thèmes contenus dans le discours qu'a prononcé Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, lors du forum Islam - Etats-Unis, qui se tient depuis hier à Doha, la capitale du Qatar. «L'attachement à la foi ne signifie aucunement l'exclusion de l'autre», a d'emblée souligné le ministre algérien qui précise que «l'Algérie fonde sa relation avec le monde sur les principes de respect et d'ouverture, tout en rejetant la logique de force et la loi qui ne fait pas de distinguo entre lutte antiterroriste et criminalité organisée». Après avoir souligné le «caractère particulier» de la relation entre l'Amérique et le monde islamique, M. Belkhadem a affirmé, selon l'APS, qu'il ne fallait surtout pas dissocier cette relation de celle entre le monde islamique et l'Occident en général, notamment dans un contexte de «visions préjudiciables qui cherchent à justifier l'existence de contradictions entre les deux parties». Il a estimé qu'«aucune partie ne peut ignorer l'autre», précisant que d'aucuns, notamment en Occident, «osent dire que l'Islam est incompatible avec la modernité et qu'il représente une menace pour l'humanité». Pour ces personnes qui prétendent que seul l'Occident est porteur de valeurs, «le conflit des civilisations est inéluctable». Le représentant personnel du président de la République a dit regretter ce type de raisonnement affirmant qu'il «est encore très courant et s'incruste dans l'opinion publique occidentale à travers les décisions adoptées comme l'interdiction des minarets, la promotion des caricatures portant atteinte à l'islam et au prophète Mohamed, l'interdiction du voile et de la burka». Il a en outre souligné que «cette vision a entraîné l'apparition de stéréotypes dangereux qui présentent l'Occident comme le bon, l'instruit qui respecte les libertés individuelles et collectives et le monde musulman comme l'agressif, le sous-développé qui méprise les droits des citoyens». Il a précisé que l'Algérie «partage certaines vues sur les relations entre le monde musulman et les Etats-Unis», soulignant que ce forum tend à ce propos à «combler le fossé et à soumettre des propositions». M. Belkhadem a félicité M. Rashad Hussain pour la confiance dont le président américain Barack Obama l'a investi en le nommant comme émissaire à l'Organisation de la conférence islamique (OCI), tout en saluant la démarche du président Obama de «jeter des ponts entre l'Amérique, l'Occident et le monde musulman». Cela dit, les participants à ce forum, organisé chaque année par le Qatar, ont souligné le respect mutuel entre l'Occident et le monde musulman. «Les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman ne sont pas nouvelles […] et il existe des points positifs dans plusieurs domaines», a affirmé le Premier ministre qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr El Thani, tout en relevant «certains désaccords à aplanir». Plus concrètement, la représentante des Etats-Unis à ce forum, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, a affirmé avoir l'espoir que des négociations sérieuses se tiennent au cours de cette année entre les Israéliens et les Palestiniens. «J'ai bon espoir que cette année sera marquée par le début de sérieuses négociations» entre Israéliens et Palestiniens, a-t-elle affirmé. Les travaux de ce forum, le cinquième depuis 2005, devaient prendre fin hier. R. I.