L'Algérie jouit d'une place de prestige au sein du Parlement européen. De l'avis de M. Gabriel Albertini, président de la commission des affaires étrangères siégeant au sein de cette institution parlementaire, «l'Algérie trouvera une très grande disponibilité» auprès de cette commission pour ce qui est des ajustements à apporter au contenu de l'accord d'association. «La situation a changé et il est utile de prendre en considération les contraintes des pays associés avec l'UE», a encore ajouté le président de la commission des affaires étrangères cité lors de la visite du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qu'il a effectuée au siège du Parlement européen. Le ministre algérien des Affaires étrangères a fait l'objet d'un accueil triomphal que lui ont réservé les eurodéputés. Tour à tour, beaucoup de ces eurodéputés ont exprimé des propos élogieux et de solidarité avec l'Algérie à l'endroit de son premier responsable de politique étrangère, en l'occurrence Mourad Medelci, qu'ils ont rencontré dans une ambiance conviviale, mettant en avant la place de «pivot» qu'occupe l'Algérie dans le pourtour méditerranéen de par notamment sa position géostratégique mais aussi la dynamique de son développement perceptible à l'intérieur du pays doté d'un financement dépassant les 280 milliards de dollars les cinq années à venir. Ce sont là entre autres quelques-uns des facteurs qui ont amené les eurodéputés à souligner la place de choix et le rôle incontournable de l'Algérie dans son triple environnement méditerranéen, africain et arabe. Cela dit, notre pays est engagé désormais dans la logique de la révision de l'Accord d'association paraphé en septembre de l'année 2005 avec l'Union européenne (UE), c'est là une démarche soutenue d'ores et déjà par le Parlement européen (PE) qui, faut-il le préciser, dispose d'un pouvoir de codécision avec le Conseil de l'Union européenne. La révision de l'Accord d'association de manière à permettre à ses signataires de tirer profit de ses dispositions d'une manière équitable constitue en outre une revendication ne souffrant pas de légitimité. Preuve en est, beaucoup d'experts économiques qui ont mis en avant le fait que depuis la mise en application de cet Accord, le manque à gagner subi par l'Algérie est de l'ordre de 600 millions de dollars annuellement. L'Union européenne se dit par ailleurs convaincue «que l'Accord d'association demeure le cadre le plus pertinent pour le développement des relations entre les deux parties dans tous les domaines. Le potentiel de l'Accord d'association doit être encore pleinement exploité moyennant les réformes qui constituent partie intégrante du choix stratégique algérien d'ancrage à l'UE et des actions visant à sa pleine mise en œuvre», lit-on dans la déclaration de l'Union européenne publiée le 15 du mois en cours, à l'issue de la 5e session du conseil d'association UE-Algérie tenue à Luxembourg.