Dans une interview accordée aux envoyés spéciaux de l'agence algérienne APS en Afrique du Sud, Rabah Saâdane révèle qu'il est la cible de manipulateurs qui lui en voudraient. L'entraîneur national en est persuadé et selon lui, ces gens auraient redoublé d'efforts après la défaite des Verts face à la Slovénie. Je persiste à dire que contre la Slovénie nous avons fait un bon match, a-t-il déclaré. S'il n'y avait pas eu l'exclusion de Ghezzal, nous aurions terminé sur un bon résultat. C'est mon analyse et celle de beaucoup de techniciens. Nous avions dominé la première mi-temps et nous ne méritions pas de perdre ce match. J'étais, d'ailleurs, étonné d'apprendre que je devenais le bouc émissaire d'une façon injuste et ingrate car on avait oublié tout ce que nous avons fait pour cette équipe nationale pour la qualifier au Mondial. Je pense qu'il y a quelque chose derrière tout ça. Il y a une manipulation comme cela s'est passé en Coupe d'Afrique. Elle se confirme en Coupe du monde. C'est mon analyse. Je pense que le Bon Dieu fait bien les choses car ma réponse, je l'ai donnée sur le terrain. Suite aux critiques que nous avions subies après le match amical disputé à Alger contre la Serbie, j'avais dit : je donne rendez-vous à mes détracteurs en Coupe du monde. Je l'ai donné encore une fois contre l'Angleterre.» Nous avions, dans ces mêmes colonnes, indiqué que le procès qui était fait à Saâdane n'avait rien de logique et nous avions mis en garde contre toute dérive en cas d'échec de l'équipe nationale en Coupe du monde. Ce qui s'était passé en 1986 avec le même sélectionneur ne doit plus se renouveler. Saâdane fait avec ce qu'il sous la main et il ne faudrait pas croire qu'il dispose d'un effectif tellement riche qu'il pourrait remporter la Coupe du monde. Des illuminés il en existe partout, surtout chez nous. Des gens qui ont une tendance à croire que l'on a l'équipe la plus forte du tournoi mondial et qui le disent sans se gêner. Ce sont de telles personnes qui font un procès à Saâdane et sont prêtes à lui préparer un bûcher en cas de mauvais résultats en Afrique du sud. Nous le disons et le répétons, Saâdane n'est, peut-être, pas un très grand expert en football, mais le traiter d'incompétent dépasse la mesure. Un incompétent ne qualifierait pas une équipe composée de joueurs moyens (c'est bien le cas) en Coupe du monde et en Coupe d'Afrique. Un incompétent ne sortirait pas de la gadoue une sélection qui ne faisait qu'aligner les échecs avant sa venue. Un incompétent ne serait pas derrière la formation de nombre de techniciens de football qui ont, depuis, fait leurs preuves dans le circuit. A 48h d'un match capital de l'équipe nationale, il y aurait, donc, des gens qui par leur action sournoise ne font que la déstabiliser, d'une manière souvent consciente. Rabah Saâdane était le roi du football algérien au lendemain du succès des Verts face aux Egyptiens à Oum Dourman. Il serait devenu aujourd'hui quelqu'un qui ne comprend rien au football parce qu'il a fait jouer untel et fait reposer un autre ou bien parce qu'il a utilisé telle tactique de jeu et pas une autre. Il est, à ce sujet, incroyable, le nombre de personnes à s'ériger en techniciens hors pair qui donnent des leçons de stratégie en football alors que leur mission ne doit se limiter qu'à commenter des faits ou à rapporter des informations. Le soir du match contre l'Angleterre, «l'incompétent» Saâdane a donné des preuves de ses connaissances en la matière. Il l'a fait dans une confrontation face à une sélection que l'on présentait comme l'une des plus fortes du tournoi et dont son entraîneur disait qu'elle avait les moyens d'aller jusqu'au bout. Rien que par cette réaction, l'équipe d'Algérie doit avoir gagné l'estime de tous et si, par malheur, elle venait à échouer face aux Etats-Unis, ce ne serait qu'un simple accident de parcours pour une sélection bâtie sur un football dont on sait qu'à un niveau local, il a atteint le fond. Tout cela pour dire qu'il y bien des missions autrement plus exaltantes qui attendent tous ceux qui aspirent à le voir renaître de ses cendres.