La commission de discipline de la Ligue nationale de football va étudier aujourd'hui le dossier des clubs qui ont boycotté le championnat national amateur. Des clubs qui étaient au nombre de 28 et qui ne sont plus que 26 puisque deux d'entre eux, l'OM Arzew et le ZSA Temouchent, ont décidé de jouer et se sont présentés, vendredi, sur le lieu où devait se dérouler leur match. Ils échappaient, ainsi, à la menace de la Ligue nationale de faire application des dispositions de l'article 62 des règlements généraux du football amateur, dispositions qui indiquent qu'en cas de forfait pour la troisième fois de suite, un club est déclaré forfait général et est relégué en division pré-honneur. Au moment où ces écrits étaient rédigés, la décision de la commission de discipline n'était pas connue mais il apparaissait comme peu probable que la Ligue nationale puisse sanctionner, d'un coup, 26 clubs. Trois groupes et plus rien Trop de choses ont été dites sur ce dossier, mais il semble qu'on ne soit jamais allé au fond des choses. C'est ainsi qu'on a avancé certaines informations qui se sont avérées erronées. Il se trouve que personne jusqu'ici n'est allé fouiner dans les archives pour voir où se situait la vérité. Nous l'avons fait et nous avons découvert que si la FAF et la LNF ont une belle part de responsabilité dans la complication de la situation, les clubs boycotteurs sont en train de tromper tout leur monde. Effectivement, ces derniers parlent de non-respect par la Fédération et la Ligue nationale de résolutions d'une assemblée générale fédérale qui se serait tenue en juin 2009 et qui aurait arrêté le fait que le championnat de la Division 2 comprendra trois groupes de 14 clubs chacun à compter de la saison 2010-2011. Vu ainsi, le problème fait ressortir que les responsables de la FAF et de la LNF ont terni leur image en foulant aux pieds des décisions prises par une assemblée générale souveraine. Il n'en est rien, pour la bonne et simple raison qu'il n'y a jamais eu d'assemblée générale de la FAF en juin 2009. Sur ce point-là au moins, les clubs boycotteurs ont menti. Ce qu'il y a eu en juin 2009, c'est une réunion du bureau fédéral de la FAF qui a arrêté les dispositions réglementaires concernant les championnats de D1 et de D2 pour la saison 2009-2010. A l'époque, chacune de ces deux compétitions était composée de 18 clubs. Le bureau fédéral de la FAF avait alors indiqué dans les mêmes dispositions réglementaires qu'à partir de la saison 2010-2011, la Division 1 reviendrait à 16 clubs et la division 2 serait composée de trois groupes de 14 clubs chacun. Le bureau fédéral suivait en cela les recommandations du président de la Ligue nationale, Mohamed Mecherara, lequel, peu de temps auparavant, avait tenu une série de réunions avec différents club à travers le territoire national. Ceux de l'ouest du pays et un peu moins ceux de l'Est lui avaient fait part de leur vœu de voir le championnat de D2 être régionalisé en trois ou quatre groupes, car avec la formule qui était en cours, il y avait trop de déplacements qui leur coûtaient cher. Le mystère Olympique de Médéa Le principe des trois groupes de 14 clubs chacun en D2 avait donc été retenu, mais dans toute cette histoire la FAF n'avait pas tenu compte du professionnalisme et de son application à compter de la saison 2010-2011. Aux environs d'avril 2010, voyant que les clubs dormaient et ne songeaient même pas à ce passage au professionnalisme, la FAF et la LNF ont contacté tous les clubs de D1 et de D2, leur demandant de se rapprocher de leurs services en vue de s'informer sur le professionnalisme et de retirer les imprimés d'inscription. A ce moment-là, la FAF disait qu'elle était prête à lancer un championnat professionnel même avec 8 clubs. Au mois de juin 2009, on était parvenu à un phénomène tout à fait incroyable, à savoir qu'il y avait plus de clubs de D2 à s'intéresser au professionnalisme que de clubs de D1. C'est à cette période-là que la FAF a commis ce que l'on considère comme étant sa plus grosse bourde, à savoir qu'elle a fait paraître sur son site les composantes du championnat de la D1 et des trois groupes de 14 clubs chacun de la D2 pour la saison 2010-2011. Quelques jours plus tard, une réunion a regroupé le président de la LNF avec les responsables des clubs de cette division, et ces derniers n'ont pas manqué de faire valoir leur colère, estimant avoir été blousés par le communiqué de la FAF alors qu'ils avaient entamé des démarches pour la professionnalisation de leurs clubs respectifs. Trois de ses clubs s'étaient désistés de cette démarche, à savoir l'USM Sétif, le WR Bentalha et l'IRB Hadjout. M. Mecherara a lui-même indiqué avoir été surpris par le communiqué de la FAF, car il n'était pas du tout au courant de sa rédaction et de sa parution sur le site en question. Il avait ajouté que les clubs de D2 étaient éligibles au professionnalisme, mais pas ceux de l'interrégions. Voilà que quelque temps plus tard, la FAF a sorti un communiqué dans lequel elle a donné la liste des clubs retenus pour le professionnalisme. Il y en a 16 en Ligue 1 et 16 en Ligue 2. Plus question pour elle de créer une division 2 à trois groupes de 14 clubs chacun, alors qu'elle avait donné la composante de ces trois groupes. D'où le mécontentement des responsables des clubs amateurs qui voyaient leurs clubs en D2 puis être placés en D3. Leur colère est compréhensible mais pas justifiée à 100%. En effet, la FAF n'a fait que remettre en cause des dispositions réglementaires arrêtées par un bureau fédéral et non par une assemblée générale fédérale. Ils devraient cesser de dire des stupidités du genre que la FAF et la LNF n'ont pas respecté les décisions d'une assemblée générale fédérale qui aurait eu lieu en juin 2009. Il n'y a jamais eu une telle réunion à cette date. Par contre, ils ont des raisons de s'offusquer de voir un club comme l'O Médéa, qui avait terminé 5e du dernier championnat interrégions, être propulsé en Ligue 2 professionnelle. La FAF et la LNF auraient gagné à s'expliquer sur ce cas plutôt que de l'imposer sans aucun éclaircissement. Le mieux, à notre humble avis, est que la Fédération et la Ligue nationale doivent réunir une nouvelle fois ces présidents et leur dire tout haut qu'ils sont en train de tromper leur monde avec cette histoire de non-respect de décision d'une AG. Quant à celle portant sur un forfait général de 26 clubs il vaut mieux l'oublier. Le football algérien a plus besoin aujourd'hui de sérénité que de querelles stériles et d'affrontements par voie de presse.