Le procès opposant l'ex-responsable de la communication des Douanes aux ex-directeur général et directeur des ressources humaines se tiendra le 24 novembre à Sidi M'hamed (Alger), a-t-on appris hier de sources judiciaires. Il oppose cet ancien fonctionnaire radié de la Fonction publique par mesure disciplinaire décidée par l'ex-DG des Douanes et ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Lebib, et l'ex-directeur des ressources humaines de cette même institution. Il sied de rappeler que l'affaire en question remonte à 2004. Une plainte a été déposée par les Douanes pour diffamation et atteinte à l'institution par cet ex-fonctionnaire des Douanes. Il avait été condamné, en 2005, au versement de 50 000 DA exécutoire et au versement de 200 millions de centimes au titre des dommages et intérêts au profit des Douanes algériennes. Se sentant acculé, cet ancien cadre, qui occupait les fonctions de responsable de la communication et qui fut radié du corps par mesure disciplinaire par le bais d'une notification, a formulé, en 2005, quatre plaintes à l'encontre de l'ex-directeur général et l'ex-directeur des ressources humaines, les accusant d'avoir «émis des dénonciations calomnieuses» en s'appuyant sur l'article 300 du code pénal. Suite à sa condamnation en 2005, ce dernier a interjeté appel qui fit l'objet d'une fin de non-recevoir de la part du juge d'instruction. «Pour des raisons obscures, ce dernier a bénéficié d'une relaxe», ajoute notre source. L'ex-fonctionnaire a ensuite déposé quatre plaintes au niveau du tribunal de Sidi M'hamed, et ce, au niveau des chambres 1, 6, 4 et 3 en utilisant, selon des indiscrétions, «des moyens jusque-là inavoués et pour lesquels toutes les chambres suscitées ont rendu une ordonnance de fin de non-recevoir (non-lieu 31/12 de la chambre 4, 18 1/2010 pour la chambre 1, etc.), à l'exception de la chambre d'accusation 2 qui a rendu une ordonnance, le 17 janvier 2010, ordonnant la poursuite, en renvoyant le dossier devant le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed». Une deuxième plainte a été déposée par les Douanes, le 26 avril 2005, à l'encontre de cet ex-fonctionnaire pour «outrage et atteinte à corps constitué, trafic d'influence et abus de pouvoir lors de la période où il était en fonction». En outre, toutes les affaires sensibles qu'il avait dénoncées, telles que «l'affaire des batteries, l'affaire Paxo et autres, ont connu des épilogues favorables aux Douanes et dont les cadres impliqués ont été acquittés». Dans le courant de ses dénonciations, cet ex-fonctionnaire a même été condamné à six mois de prison ferme au terme du procès dans l'affaire dite «L'affaire LG Electronic». Ce n'est qu'en avril 2009 que cet ex-fonctionnaire entreprit de déposer plainte contre l'ex-DG des Douanes et ex-ministre, Sid Ali Lebib, et l'ex-directeur des ressources humaines, Abdelkrim Berkani. Les deux ex-hauts responsables des Douanes devant le tribunal correctionnel Pour revenir aux quatre plaintes, et contre toute attente, concernant ce dossier scabreux, la chambre d'accusation de la cour d'Alger a ordonné l'annulation des trois ordonnances de non-lieu en donnant instruction aux chambres d'instruction d'instruire à charge et renvoyer les deux hauts responsables devant le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed pour répondre de leur inculpation dans deux affaires différentes et les appeler en audience. Ils devront comparaître sous le chef d'inculpation de dénonciation calomnieuse, fait prévu et réprimé par l'article 300 du code pénal. Selon certains juristes et autres magistrats requérant l'anonymat, «cette mascarade a été orchestrée au mépris de toutes les lois et traditions puisqu'il s'agit d'une poursuite engagée, bon gré mal gré, contre deux ex-commis de l'Etat qui ont jugé utile de défendre les intérêts de l'institution à laquelle ils appartenaient, contre des actes avérés de diffamation et d'atteinte à corps constitué, exécutés au mépris de la déontologie par le plaignant qui se cache derrière la peau d'une victime innocente». Il est à rappeler que ce dernier avait fait l'objet de poursuites pour diffamation, atteinte à corps constitué et trafic d'influence suite à la parution d'un article dans les colonnes d'un quotidien arabophone. Une sortie médiatique qui fut, en partie, à l'origine de la mesure disciplinaire dont il fit l'objet et qui s'est traduite par sa radiation du corps par l'administration des Douanes et par la Fonction publique par notification. Au vu des tournures qu'a pris cette affaire, il est attendu bien des surprises et révélations durant ce procès.