Le procès opposant le directeur de la publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, la journaliste Salima Tlemçani et Kada Hazil, ancien directeur de l'action sociale d'Oran, à Mostefa Kouadri, ex-wali d'Oran, a été reporté au 6 novembre. En effet, l'ex-wali d'Oran a décidé d'attaquer en justice le quotidien El watan pour diffamation. Pourquoi ? Pour rappel, Kada Hazil, ex-directeur de l'action sociale, est sorti de sa réserve pour dénoncer la mafia de la drogue. Il a décidé de parler après 44 mois de détention jugée arbitraire dans le cadre d'une affaire montée de toutes pièces pour le réduire au silence. Il faut préciser que Kada Hazil était le premier à avoir dénoncé le cartel de l'Ouest en 2001. Il avait alors accordé un entretien au quotidien El Watan où il a mis en exergue les connexions entre les barons de la drogue et certains hauts responsables de l'Oranie. Cet entretien n'a pas été du goût de l'ex-wali d'Oran qui s'est senti diffamé. M. Hazil avait dénoncé l'existence d'un vaste réseau de trafic de drogue parrainé par un trio formé de Kamel Abderrahmane, ancien chef de la 2e Région militaire, Mustapha Kouadri, ex-wali d'Oran, et Mokhtar Mokrani, ancien chef de la Sûreté de wilaya. Durant l'exercice de leurs fonctions, ces responsables, selon M. Hazil, ont terrorisé les cadres et tous ceux qui osaient s'opposer à leur œuvre macabre, à savoir le trafic de drogue. Avec des dossiers préfabriqués, ils ont jeté en prison le quart de l'effectif des douaniers d'Oran, à leur tête le divisionnaire du port. Ils ont organisé une véritable chasse à l'homme qui n'a épargné aucun milieu : civil, policier, militaire et sécuritaire. Tout élément jugé hostile à leur organisation est emprisonné, muté, radié ou mis à la retraite d'office. Ils avaient la mainmise totale sur l'ensemble des secteurs, notamment celui de la justice. Ces révélations faites par M. Hazil ont poussé l'ex-wali d'Oran à déposer plainte non seulement contre le dénonciateur, qu'est Hazil, mais aussi contre l'auteur de l'article. Cependant, le comble dans cette affaire est de voir l'ex-wali d'Oran, le plaignant, absent au tribunal, d'où le report de cette affaire.