Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé hier au Caire qu'il n'accepterait pas une reprise des négociations de paix avec Israël sans un gel de la colonisation à Jérusalem-Est. «S'il n'englobe pas Jérusalem, c'est-à-dire s'il n'y a pas de gel total de la colonisation dans tous les territoires palestiniens, y compris Jérusalem, nous ne l'accepterons pas», a affirmé M. Abbas à la presse, interrogé sur les conditions d'une reprise des pourparlers de paix avec Israël, interrompus depuis fin septembre à cause de l'entêtement des responsables de Tel-Aviv et de leur politique de fuite en avant. «Si Israël veut revenir aux activités de colonisation, nous ne pouvons pas continuer. Il faut que le gel de la colonisation englobe tous les territoires palestiniens et en premier lieu la ville de Jérusalem», a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak. Les négociations directes israélo-palestiniennes, relancées le 2 septembre, ont été interrompues quelque trois semaines plus tard, à l'expiration d'un moratoire de dix mois sur la colonisation juive en Cisjordanie. Les Palestiniens exigent, avant de reprendre les discussions, un nouveau gel de la colonisation, y compris dans le secteur oriental à majorité arabe de la ville sainte, annexé en 1967 par l'Etat hébreu. Israël avait accepté d'envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques. Une option qui a été rejetée par les Palestiniens. M. Abbas a indiqué qu'il attendait toujours une réponse des Etats-Unis sur les résultats de leurs efforts pour obtenir ce moratoire. «Jusqu'ici, rien d'officiel n'est parvenu de l'administration américaine, ni à nous ni aux Israéliens, que nous puissions commenter», a-t-il dit. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a indiqué samedi soir après une rencontre avec M. Abbas que le comité de suivi de l'organisme panarabe se réunirait d'urgence dès qu'une réponse américaine parviendrait aux Palestiniens.