Le quatrième round des pourparlers informels entre le Front Polisario et le Maroc, qui s'est tenu du 16 au 18 décembre 2010 à Greentree (Manhasset), sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s'est terminé sans résultat probant. Le Maroc, via sa délégation, a campé sur ses positions malgré les appels provenant des pays, gouvernements et ONG internationales. Le chef de la délégation sahraouie a déclaré à l'issue de la réunion que «des propositions de solutions du conflit ont été présentées par les deux parties, mais sans progrès, puisque la délégation marocaine est restée retranchée dans son attitude obstructionniste, gratifiant une approche antidémocratique et surannée». Et d'ajouter : «L'envoyé personnel et le Conseil de sécurité préconisent un dialogue de fond et une négociation franche et sans préconditions, en vue d'aboutir à une solution assurant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.» Le chef de la délégation des négociateurs sahraouis, Khatri Adduh, est revenu sur les évènements sanglants de Gdeim Izik et de Al Ayoune et sur la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental qui, selon lui, «ont également été au centre des discussions». A cet égard, la délégation du Front Polisario a réitéré sa demande pour l'envoi d'une commission d'enquête internationale sur le terrain, comme cela a déjà été réclamé par le Parlement européen, des parlementaires nationaux, des partis politiques et différentes ONG. Khatri Adduh a aussi souligné que «la libération de tous les détenus politiques sahraouis au Maroc, l'arrêt des arrestations arbitraires, des jugements sommaires et l'ouverture du territoire à la presse, aux ONG et aux observateurs internationaux sont un impératif majeur dans toutes les étapes de la négociation. Les mesures de confiance ont été débattues et les décisions prises à cet égard au cours du troisième round, en novembre 2010, ont été réaffirmées», a ajouté le chef de la délégation sahraouie. Un autre round est prévu pour le début de l'année Le quatrième round a été aussi l'occasion de commencer une discussion profonde entre les parties sur des approches innovantes à même de consolider le processus de négociations, tout en respectant scrupuleusement la nature du conflit dont la solution, comme réaffirmé par la communauté internationale, «réside dans le strict respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination», a déclaré le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Ould Salem Ould Salek. Pour ce faire, «deux rounds de pourparlers entre les parties ont été programmés pour le début de l'année 2011, en janvier et mars», a encore avoué le premier responsable de la diplomatie sahraouie. Quoi qu'il en soit, la situation des territoires occupés au Sahara occidental n'a pas changé d'un iota et les droits de l'homme sont toujours bafoués et ce, loin des regards du monde entier. Seules quelques images et témoignages parviennent de certains étrangers qui arrivent en touristes. Cet énième échec incombe, selon le ministre, à la délégation marocaine qui use de ces rounds de négociations pour gagner du temps mais surtout dans l'espoir de voir son plan d'autonomie mis en œuvre.