Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a déclaré à partir de Charm El Cheikh où se tient une réunion de préparation du sommet économique que «la crise des prix qui a mené à des protestations en Algérie est préfabriquée et n'est pas réelle». Selon lui, le gouvernement n'a pas augmenté les prix et travaille d'arrache-pied pour faire face à toute agitation économique. Il a ajouté que sous l'ombre de la conjoncture mondiale, il faut maîtriser la situation à l'intérieur. En ce qui concerne les évènements de Tunisie, Benbada a indiqué que ce qui s'est passé n'est pas à l'origine une question de prix, de chômage ou de développement, mais des cumuls de faits politiques, ce qui est nettement différent des problèmes de prix et de pouvoir d'achat que connaissent les pays arabes. Le ministre a continué en posant la question : «La Tunisie n'était-elle pas le leader en matière de développement ?» Le ministre du Commerce a tenu à rappeler que «le gouvernement a soutenu les prix de certains produits de première nécessité, tels que l'huile et le sucre à travers une série d'exonérations d'impôts et de taxes douanières, ce qui a conduit rapidement à des baisses de prix». Le ministre a déclaré que «le gouvernement étudie actuellement un projet de loi pour diminuer la marge bénéficiaire des commerçants, notamment pour les produits de première nécessité comme l'huile, le sucre et la semoule. La marge bénéficiaire s'inscrit en trois phases. D'abord, à la sortie d'usine, au niveau du grossiste, puis chez le détaillant et cela n'a pas été décidé par un décret administratif mais avec tous les opérateurs». Il a signalé que la balance économique algérienne lui permet de telles interventions pour subventionner les produits de première nécessité. Il a précisé que le volume de subvention dans la balance, en dehors des hydrocarbures, atteint annuellement 400 millions de dollars. Mustapha Benbada a reconnu, toutefois, que «bien que la volonté politique existe et que les mécanismes d'exécution ont été mis en place, il y a un manque de mécanismes pour le suivi afin d'arriver à des résultats concrets et garder le niveau des prix décidés». Ces dispositions et la bonne volonté du gouvernement de soutenir les prix ainsi que la politique de plafonnement des prix de certains produits de première nécessité protègent l'Algérie des risques d'agitation politique comme cela s'est passé en Tunisie. Le ministre du Commerce a ajouté que «le développement économique est complètement lié au développement politique, c'est ce qui est appliqué en Algérie». Il prévoit, par ailleurs, un taux de développement de 6% pour 2011.