Les révoltes populaires qui ont eu lieu en Tunisie et en Egypte, et qui ont débouché sur le départ précipité des Présidents en place, auraient été influencées par les révélations faites par le site WikiLeaks qui avait publié, à partir de fin 2010, des milliers de documents confidentiels et des notes provenant de diplomates américains en poste à travers le monde. C'est en tout cas le sentiment de son fondateur, Julian Assange, qui s'est exprimé, hier, sur la chaîne australienne SBS. Selon lui, les révélations du site ont exercé une «influence significative» sur le déroulement des soulèvements de la population en Tunisie ayant conduit Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, à fuir le pays pour l'Arabie Saoudite le vendredi 14 janvier. Le départ forcé de l'ancien homme fort de Carthage et des proches de son épouse (les Trabelsi) est vu comme un «événement déclencheur» de la révolte dans les pays du Moyen-Orient, indique M. Assange. Les câbles diplomatiques révélés mettant en cause le soutien américain à Ben Ali ont conforté les Tunisiens qui se sont soulevés et ont influencé les pays voisins qui s'interrogeaient sur l'opportunité d'intervenir, assure-t-il. «Il semble se confirmer que les éléments que nous avons publiés par le truchement du journal libanais Al Akhbar ont eu une influence significative sur ce qui s'est passé en Tunisie», déclare le fondateur de WikiLeaks. Ce dernier est un des nombreux adeptes de la théorie de «l'effet de contagion», actuellement en vogue. Suivant cette thèse, plusieurs Etats de la région du Maghreb et du Moyen-Orient allaient connaître des bouleversements identiques à ceux vécus lors de «la révolution du jasmin». Dans l'esprit de M. Assange, «il ne fait aucun doute que la Tunisie a servi d'exemple pour l'Egypte, le Yémen et la Jordanie et pour toutes les manifestations qui s'y sont produites». Après Ben Ali, c'était en effet au tour de Moubarak de céder à la pression de la rue et d'abandonner le pouvoir, vendredi 11 février.