Le ministre libyen de la Justice et des diplomates démissionnent Le ministre de la Justice Moustafa Mohamed Aboud Al Djeleil démissionne en signe de protestation contre un «recours excessif à la violence contre les manifestants», rapporte le journal libyen Kourina. Des diplomates libyens ont démissionné de leurs postes en signe de protestation contre les violences du pouvoir contre les manifestants en Libye. Ainsi, un diplomate libyen en poste en Chine a annoncé sa démission. Il a appelé tous les membres du personnel diplomatique libyen à faire de même. L'ambassadeur de Libye en Inde a lui aussi démissionné, selon des médias. De plus, il accuse son gouvernement d'avoir recours à des mercenaires étrangers. Les violences lors des manifestations ont fait au moins 233 morts depuis le 17 février, dont 60 pour la seule journée de dimanche à Benghazi, selon un bilan publié par Human Rights Watch. L'Union européenne très préoccupée «Nous sommes très préoccupés par la situation en Libye. Nous nous coordonnons pour une possible évacuation des citoyens de l'UE de Libye, en particulier de Benghazi», a déclaré à Bruxelles la ministre espagnole des Affaires étrangères Trinidad Jimenez, en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie de l'UE. L'UE a dénoncé dimanche soir la répression en Libye et enjoint aux autorités de Tripoli de faire preuve de retenue. La France appelle au dialogue La France a exhorté hier les autorités libyennes au «dialogue» et condamné «un usage disproportionné de la force qui n'est pas acceptable», alors que la répression des manifestations dans le pays a fait plusieurs morts. «Il y a eu trop de violences en Libye ces dernières quarante-huit heures et l'usage disproportionné de la force n'est pas acceptable», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. «Un dialogue doit s'ouvrir et nous réaffirmons notre attachement à la liberté d'expression et au droit de manifester politiquement», a-t-il souligné. La Grande-Bretagne convoque l'ambassadeur libyen La Grande-Bretagne a convoqué l'ambassadeur de Libye à Londres pour protester contre la violence de la répression des manifestations dans le pays et réclame que les coupables soient poursuivis, a indiqué hier son ministre des Affaires étrangères William Hague. «Nous avons convoqué aujourd'hui l'ambassadeur libyen à Londres au Foreign Office afin d'exprimer notre condamnation la plus totale de l'utilisation de la force contre les manifestants», a-t-il dit à Bruxelles. «Nous appelons immédiatement à mettre fin à la violence et à ce que toutes les parties concernées se comportent avec humanité et retenue», a-t-il dit, en demandant que des militants des droits de l'Homme puissent avoir accès au pays pour voir ce qui s'y passe. Les Etats-Unis expriment leurs vives objections Les Etats-Unis ont fait part de leur profonde préoccupation face à des informations crédibles faisant état de centaines de morts et de blessés en Libye, et ils ont exhorté le gouvernement du pays à autoriser les manifestations pacifiques. «Les Etats-Unis sont gravement préoccupés par des informations et des images inquiétantes en provenance de Libye», a déclaré P.J. Crowley, porte-parole du département d'Etat. «Nous avons exprimé à des responsables libyens (...) nos vives objections face à l'usage meurtrier de la force contre des manifestants pacifiques.» La Libye menace l'UE La réaction libyenne ne s'est pas fait attendre : les autorités ont convoqué un représentant de l'UE à Tripoli pour menacer de cesser de coopérer dans la lutte contre l'immigration si elle continue à «encourager» les manifestations dans le pays, a indiqué dimanche la présidence hongroise de l'UE.