Une dizaine de journalistes ont été interpellés hier à Oran alors qu'ils devaient couvrir la marche de la CNCD. Même s'ils ont été relâchés en début d'après-midi, plusieurs ont dénoncé ce qu'ils ont qualifié de grave entrave au libre exercice de la profession. «Nous avons exhibé nos documents professionnels mais cela n'a pas empêché les policiers de nous conduire au commissariat du Front de mer», dira un journaliste du Quotidien d'Oran. Après leur libération, les journalistes ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont dénoncé la manœuvre dilatoire d'un confrère, «connu depuis des années pour ses accointances avec les services de sécurité qu'il ne manque pas d'informer sur les faits et gestes des journalistes», affirment les rédacteurs du communiqué. Un autre journaliste d'El Khabar ne manquera pas de souligner à son tour que les journalistes ont été embarqués bien avant le début de la tentative de marche avortée. «Nous avons été interpellés, certains même avant d'arriver au lieu du rassemblement, sur la base d'une dénonciation de ce confrère qui identifiait, pour les officiers de police, les journalistes qui se rendaient à la place d'Armes», fera-t-il remarquer. Pour leur part, des sources policières ont affirmé que les journalistes interpellés n'étaient pas porteurs d'ordre de mission pour couvrir la manifestation. «Ceux que nous avons interpellés étaient membres de la CNCD. Ils ont été arrêtés alors qu'ils étaient parmi ceux qui devaient prendre part à la manifestation», affirment nos sources.