Le rassemblement, organisé sur la place du 1er Novembre à Oran par la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD), a été empêché, hier, par la police qui a procédé à plusieurs interpellations parmi les manifestants. Ceux-ci se sont regroupés face au siège de l'APC dont la façade principale domine l'esplanade. «Je suis un Algérien mahgour (opprimé)», scandait un jeune qui se débattait entre les mains des agents de l'ordre qui le poussaient vers un fourgon de police garé à l'angle de l'Hôtel de ville. Cette intervention musclée n'est pas unique, plusieurs protestataires ont été emmenés de force à l'intérieur de la mairie, du côté de l'entrée secondaire située dans une ruelle. Certains ont été relâchés quelques moments après, d'autres, apprend-on sur place, ont été conduits vers plusieurs commissariats. Dans la mêlée, certains ont été malmenés, y compris des journalistes qui étaient parmi les contestataires, mais on ne signale aucun blessé. Les membres de la Coordination ont passé beaucoup de temps à essayer de négocier avec la police pour tenter de les libérer. Selon un des animateurs du mouvement, 15 personnes de la Coordination ont été interpellées. «On nous a dit qu'ils vont tous les relâcher», estime-t-il. Une autre source confirme cette information mais précise que le nombre de personnes arrêtées par la police s'élève à 30 dont une quinzaine venus au nom de la Coordination. C'est aux alentours de 10h que les premiers participants au rassemblement ont commencé à rejoindre la place. A ce moment-là, un dispositif policier, dont quelques agents de la brigade antiémeute ont pris place aux angles de la place mais n'ont pas bloqué les issues, laissées ouvertes à la circulation. Certains jeunes sont venus avec le signe «X» sur la bouche comme pour signifier le manque de liberté d'expression, d'autres étaient munis d'effigies évoquant la Tunisie. Dès le début du rassemblement, un autre groupe visiblement hostile à l'appel de la Coordination s'est formé à proximité. «C'est nous (la Coordination) qui avons demandé l'autorisation pour ce rassemblement (non autorisé, ndlr) mais la police nous a chassés leur cédant la place», s'indigne une des animatrices du mouvement. Après cela, quelques manifestants ont tenté un regroupement face à la bibliothèque régionale, située à quelques mètres de là avant de se disperser à leur tour. A signaler que des militants dont des députés des partis de l'Alliance présidentielle étaient hier présents sur la place mais juste pour observer le déroulement des événements. «Parmi les protestataires et les journalistes, beaucoup sont mes amis. J'ai essayé d'intervenir pour calmer le jeu. Je leur ai dit que nous avons eu la confirmation que les personnes arrêtées allaient être relâchées», déclare un vice-président de l'APC d'Oran. En fin de journée, nous avons appris que toutes les personnes arrêtées ont été en effet libérées.