Les forces de sécurité syriennes ont poursuivi leurs arrestations massives, ce qui n'a pas empêché la tenue de manifestations. Le mouvement de contestation a appelé à «un mardi de solidarité avec les détenus». Les manifestations se sont poursuivies en dépit de la violente répression. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans la rue lundi à Damas. Et, dans la ville côtière de Banias, des centaines de femmes ont défilé pour réclamer la libération de leurs proches. Les forces de sécurité syriennes restent déployées dans de nombreuses villes. De nouvelles perquisitions dans les maisons ont eu lieu cette nuit. Dans certains bastions de la contestation, les communications téléphoniques, l'électricité et parfois l'eau sont coupées. Selon les organisations de défense des droits de l'homme, 700 personnes environ ont été tuées, et au moins 8000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation en Syrie, il y a près de deux mois. Le gouvernement syrien a pris l'avantage sur le mouvement de contestation contre Bachar Al Assad, qui est sur le point de s'éteindre, a déclaré une conseillère du président syrien dans une interview au New York Times. «J'espère que nous sommes en train d'assister à la fin de cette histoire», a dit Bouthaïna Chaabane. «Je pense que le moment le plus dangereux est désormais derrière nous. e l'espère, je le pense.» Malgré cet optimisme affiché, l'Union européenne a adopté formellement un embargo sur les armes visant la Syrie, ainsi que des interdictions de visas d'entrée dans l'Union et le gel d'avoirs contre 13 Syriens identifiés comme responsables de la répression. Ces mesures devaient entrer en vigueur dès hier. La veille, les autorités de Damas avaient empêché une mission humanitaire d'évaluation des Nations unies de se rendre dans la ville de Deraa, berceau du mouvement de contestation en Syrie.