Des centaines de Syriens arrêtés ces derniers jours par les forces de sécurité ont été inculpés de «dégradation du prestige de l'Etat», une charge passible de trois années de prison, a déclaré mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Des centaines de Syriens arrêtés ces derniers jours par les forces de sécurité ont été inculpés de «dégradation du prestige de l'Etat», une charge passible de trois années de prison, a déclaré mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme. «Les arrestations massives se poursuivent dans tout le pays en violation des droits de l'homme et des conventions internationales», a ajouté le directeur de l'organisation indépendante, Rami Abdelrahman. D'autres ONG rapportent que de nombreux jeunes hommes adultes ont été violemment battus dans le cadre de ces rafles qui touchent également femmes, adolescents et personnes âgées. Les forces de sécurité syriennes ont tué au moins 560 civils depuis le début des manifestations contre le régime du président Bachar al Assad, le 18 mars, estiment les défenseurs des droits de l'homme. La campagne d'interpellations des derniers jours semble destinée à empêcher de nouvelles manifestations vendredi, jour des prières et seul moment où les Syriens sont autorisés à se rassembler en masse, même si les policiers ont empêché des milliers de personnes de se rendre dans les mosquées la semaine dernière. «Ils dressent des barrages partout pour prévenir le mouvement. Vendredi sera un nouveau test. Assad a décidé d'employer la violence. Il n'a pas tiré les leçons des révolutions tunisienne et égyptienne», a déclaré un responsable d'un pays arabe à Reuters. Une semaine après un assaut lancé contre Deraa, le berceau de la contestation dans le sud du pays, les forces de sécurité se sont déployées mardi dans la ville côtière de Banias, prenant le contrôle d'un nouveau centre urbain où des manifestants rejettent le régime de Bachard al Assad. Un millier de personnes ont toutefois défilé dans le quartier sunnite de la ville, au sud du marché principal, portant des pains en symbole de leur solidarité avec les habitants de Deraa, a déclaré un militant des droits qui a fourni des photos de la manifestation. Une petite manifestation d'étudiants a eu lieu à l'université d'Alep et plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Kamichli, dans l'Est à majorité kurde du pays. J. S.