Le nouveau sélectionneur national, Vahid Halolhodzic, a animé hier après-midi au centre de presse du complexe olympique Mohamed Boudiaf sa première conférence de presse durant laquelle il a annoncé qu'il quittera ses fonctions s'il n'arrive pas à réaliser le premier objectif que lui a fixé la FAF, à savoir la qualification pour la CAN 2013 que notre pays veut abriter à la place de la Libye. «Si je ne qualifie pas l'équipe à la CAN 2013, je partirai. Tout est clair pour moi. J'ai signé un contrat de trois ans et j'espère aller jusqu'au bout bien évidemment. C'est un grand honneur d'entraîner une sélection comme l'Algérie qui est une grande nation de football, mais elle est malheureusement à la traîne actuellement. C'est aussi une grande responsabilité et je veux qu'on me juge sur mes résultats et non pas sur ma personnalité, comme c'était le cas en France. Je n'ai pas peur, même si je suis maudit, car je tombe toujours sur des situations très difficiles», dira Vahid qui a mis dans son contrat une clause qui lui permet de se retirer quand il le veut, mais cette clause a été supprimée sur insistance du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui a tenu à lui confier les commandes du onze national. «Raouraoua m'a donné carte blanche» «Le premier contact avec Raouraoua s'est produit après mon départ de Côte d'Ivoire et avant le Mondial 2010, mais je n'étais pas prêt alors. Cette fois-ci, il m'a convaincu. Beaucoup d'Algériens établis en France, dont le Dr Chalabi qui était avec moi au PSG, m'ont également encouragé à venir», a indiqué l'ancien driver des Eléphants de Côte d'Ivoire, qui a hérité d'un nouveau cadeau empoisonné, vu la chute libre des Verts depuis leur mémorable qualification au Mondial sud-africain. «J'ai accepté la mission alors que la sélection se trouve dans une phase très délicate. Un grand travail reste à faire. Je vais tout donner pour améliorer les résultats de la sélection. Le président de la fédération m'a donné carte blanche. J'appelle les supporters à la patience. J'ai besoin de temps et le travail en sélection est plus délicat qu'en club. Il faut un travail pointu et précis. Le temps est un gros problème, surtout que j'ai constaté beaucoup de défaillances tactiques. J'ai supervisé quelques cassettes et j'ai des idées. Je vais donner une identité de jeu à la sélection. Je connais certaines individualités, mais pas toute l'équipe qui est capable de faire mieux. Je sais qu'on peut faire une bonne équipe même sans grosses vedettes. Le plus important, c'est l'esprit collectif qu'on essayera de développer. Il faudra améliorer le jeu de l'équipe, surtout sur le plan offensif. L'efficacité est un gros problème. On ne marque pas beaucoup de buts. Quelque chose ne va pas. Deux attaquants ont passé cinq ans en sélection, le premier a marqué trois buts et l'autre deux seulement. La défense était le point fort de l'équipe, mais elle a flanché lors des derniers matches en encaissant 12 buts. C'est trop», explique l'ancien coach du PSG, qui n'a pas encore choisi son assistant local. «Le staff n'est pas encore déterminé» «Il y a Korichi avec moi. Il discute aujourd'hui même avec le président des modalités de son contrat. Il y aura Cyril Moine comme préparateur physique. Il peut même donner un coup de main aux autres sélections. Les deux entraîneurs des gardiens de but, Kaoua et Belhadji, vont rester, après on verra. On m'a dit qu'ils s'entendent bien. Si je vois que ça ne marche pas, je vais remercier l'un d'eux. Je cherche un autre assistant. Je veux bien que ce soit un ancien qui a joué en attaque (Menad ?) ou au milieu de terrain (Benarbia ?). Je verrai plus tard. J'ai assez de temps devant moi. Il y a aussi Tasfaout comme manager général. J'attends beaucoup de lui en sa qualité d'ancien international. J'ai maintenu les staffs en place, mais un changement pourrait avoir lieu en septembre», a signalé le nouveau sélectionneur national qui insiste énormément sur la rigueur et la discipline. «Je suis un perfectionniste. Je veux de la rigueur, de la compétence, de l'exemplarité. Ceux qui ne suivront pas seront remerciés. Ça ne dépend pas de moi uniquement. Tout le monde doit suivre. J'ai entendu certaines choses sur quelques défaillances et je vais agir si cela se confirme», a-t-il précisé, tout en annonçant que ce sont les meilleurs joueurs parmi les professionnels et les locaux qui seront sélectionnés. «Une sélection ça se mérite» «Une sélection ça se mérite. Je vais choisir les meilleurs joueurs d'ici et d'ailleurs. Le football se joue au présent, le passé ne m'intéresse pas. J'ai appliqué ce principe partout où j'ai été. Les joueurs qui n'accepteront pas cette règle n'auront rien à faire avec moi. Les meilleurs à l'entraînement vont jouer. Il faut prospecter partout pour trouver les meilleurs. Aucun responsable, agent de joueur ou journaliste ne peut m'influencer. Je consulte certes les membres de mon staff, mais le dernier mot me revient toujours. Je vais assister aux matches du championnat local et je vais voyager beaucoup, même s'il y a quelqu'un qui suivra les joueurs évoluant à l'étranger», a-t-il conclu.