Si Madjid Bougherra conclut avec le club Qatari de Lakhouiya, ce qui, soit dit en passant, est en très bonne voie, cela fera pas moins de cinq de nos internationaux qui auront rejoint ce petit émirat du Golfe. Et non des moindres puisqu'il s'agit en l'occurrence des cadres de l'équipe nationale qui avaient tenu le haut de l'affiche durant la campagne du Mondial 2010 avec les Verts. Et ainsi donc, la première question qui brûle les lèvres du public algérien est relative à l'opportunité de ce choix qui pourrait avoir des répercussions négatives sur le niveau de notre équipe nationale. Le championnat du Qatar n'étant absolument pas une référence sur le plan international, il n'est, de ce fait, pas du tout difficile d'en déduire que cette destination a été motivée par des considérations strictement financières pour les Ziani, Antar Yahia, Meghni et consorts. On se souvient d'ailleurs que lorsque Nadir Belhadj avait opté, la saison dernière pour le club qatari d'Al-Sadd, la nouvelle avait offusqué bon nombre de spécialistes qui ne comprenaient pas comment un garçon aussi pétri de qualités et qui avait fréquenté des clubs aussi huppés que Lyon et Portsmouth avait bien pu atterrir dans un pays où le football n'est pas vraiment la particularité première, même si les responsables de ce pays ont mis le paquet dans le cadre de l'organisation de la Coupe du monde 2022. Belhadj avait peut-être décroché un salaire mirobolant de 280 000 euros par mois, mais il avait en revanche perdu sa place de titulaire, voire même sa place tout court en équipe nationale. Doit-on alors s'attendre à ce que Antar Yahia, Ziani, Meghni et peut-être aussi Bougherra, connaissent le même sort dans les prochains mois ? Ce n'est pas du tout improbable car le nouveau patron des Verts, Vahid Hallilodzic, connaît parfaitement la différence de niveau entre les championnats européens et ceux des pays du Golfe. Cela contredit également les affirmations des responsables de la FAF qui avaient dit qu'un joueur qui évolue dans un club professionnel en France est forcément plus compétitif qu'un joueur du championnat d'Algérie. Ce principe est-il toujours de mise ? Il est en tout cas certain que cela va mettre dans l'embarras aussi bien le sélectionneur national que le premier responsable de la FAF qui ne pourra quand même pas se contredire puisqu'il avait, en quelque sorte, cautionné la mise à l'écart de Nadir Belhadj par Benchikha. Et, en plus, il ne faut pas écarter l'éventualité d'un effet boule de neige, car cette ruée massive vers les pays du Golfe, et plus particulièrement vers le Qatar, de nos pros, pourrait concerner encore d'autres joueurs évoluant à l'étranger dans les prochains mois. Nul n'ignore, en effet, que cette destination n'est pas fortuite du tout car elle doit être le fait des agents qui flairent avant tout le bon coup sur le plan financier.