Convaincue du danger étranger qui guette l'Algérie, en tant que plus grand pays africain, Louiza Hanoune, secrétaire général du Parti des travailleurs (PT), a appelé à boycotter «la révolution algérienne du 17 septembre 2011». Dans son rapport d'ouverture, en marge de la session ordinaire du bureau politique, organisée au siège de son parti, Louiza Hanoune a estimé que cet appel est lancé par une source inconnue qui veut déstabiliser l'union du pays. Elle a accusé, dans ce cadre, les lobbies qui veulent servir les intérêts étrangers et qui œuvrent pour diviser le pays. L'appel est publié via le site du réseau social Facebook. Une page en arabe est, en effet, en ligne depuis fin août, incitant les Algériens à manifester «pour virer les voleurs de l'argent public et pour renverser le régime militaire». Plusieurs tracts sont également distribués dans plusieurs grandes villes du pays dans le même but. Elle rappelle que contrairement aux manifestations de janvier et février, les initiateurs de ces tracts sont anonymes. Mme Hanoune a mis en garde contre ces agitations et ces menaces, en précisant tout de même que les jeunes algériens possèdent une capacité extraordinaire pour discerner la gravité de cette provocation. Selon elle, tous les maux sociaux qui existent en Algérie ont des solutions et les moyens sont présents aussi. Dans ce cadre, elle a souligné que le rendez-vous de la Tripartite du 29 septembre pourra apporter une satisfaction aux travailleurs de la fonction publique, et ce, en revalorisant le salaire national minimum garanti (SNMG) à 35 000 DA, comme cela a été demandé par plusieurs contestataires. Sur le même sujet, elle a réitéré que ce rendez-vous sera une occasion pour revaloriser le SNMG, qui est fixé depuis janvier 2010 à 15 000 DA. Confortant les récentes déclarations du premier responsable de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), elle a appelé à la suppression de l'article 87 bis du code du travail qui stipule que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et primes de toutes natures, à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement des frais engagés par le travailleur. La SG du PT a estimé que le salaire minimum devrait être de l'ordre de 35 000 DA, pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs et contenir les contestations des travailleurs. Une aide au loyer est indispensable Evoquant les contestations liées à l'opération de relogement, la SG du PT a déclaré que l'Etat devrait régler définitivement ce problème. Pour les familles qui se trouvent en attente d'être relogées, «elles doivent bénéficier d'une aide financière, leur permettant de payer le loyer, qui est excessivement auèdessus des moyens d'une famille algérienne moyenne», a t-elle indiqué. Evoquant la situation actuelle en Libye, Mme Hanoune a précisé que ce qui se passe dans le pays voisin n'est pas une révolution, mais une anarchie totale, dictée par une force étrangère et dont l'avenir est incertain. Cette incertitude inquiète l'oratrice qui n'a pas manqué de mettre en garde contre les répercussions «cruciales» de cette crise et de «l'intervention militaire de l'Otan». Et d'enchaîner : «L'Algérie, en tant que pays, ne doit pas reconnaître la légitimité du CNT. Abondant dans ce sens, la première dame du PT est convaincue que la priorité du CNT»est de préserver l'intérêt de la France». La reconnaissance de ce conseil n'est autre, aux yeux de Mme Hanoune, qu'une «légitimation de la guerre et de la présence des forces d'occupation étrangères». Elle appelle, dans ce cadre, à l'organisation d'une conférence d'urgence contre les guerres d'occupation opérées dans le nord de l'Afrique. Cette conférence à laquelle doivent prendre part les militants et les représentants de toutes les organisations politiques du Maghreb, doit également inclure les représentants des organisations des pays impérialistes, qui sont derrière ces guerres.