Position n «L'Algérie n'est pas la Tunisie», a déclaré hier la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), lors d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à Alger. Louiza Hanoune répond ainsi à des parties qui veulent, selon elle, calquer le modèle de la révolution tunisienne en Algérie. «L'Algérie n'est pas la Tunisie, le régime algérien n'est pas le régime tunisien. Ceux qui le prétendent ont d'autres objectifs», a-t-elle insisté. Enchaînant dans le même sens, la conférencière ajoute en parlant du parti qu'elle préside que ce dernier ne fait «pas dans l'amalgame. On ne trompe pas les citoyens en leur faisant croire à une importation de la révolution». Ainsi, l'importation de la révolution qui a coûté la «vie» à l'ex-régime tunisien est une possibilité exclue, selon Mme Hanoune. Cependant, elle a appelé le gouvernement à prendre cette révolution comme point d'appui à son processus de résistance contre les injonctions étrangères et les interférences des institutions monétaires et économiques mondiales. «Un gouvernement qui aspire à mettre un terme au pillage étranger de nos richesses et qui œuvre à défendre la souveraineté nationale ne doit pas avoir peur de la révolte du peuple», a-t-elle poursuivi. S'agissant de la situation prévalant en Tunisie, Mme Hanoune a salué la plateforme de 14 points du front des partis de gauche et nationalistes de la Tunisie. Elle a affirmé qu'il est du devoir de son parti de s'impliquer dans le débat pour «aider à clarifier la situation dans ce pays». Revenant au pays, la conférencière a évoqué la marche réprimée du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et a qualifié le dispositif sécuritaire mobilisé à cet effet de «franchement absurde». «Ce dispositif n'est justifié ni par la situation sécuritaire qui est en nette amélioration, ni par l'ampleur de la marche qui était limitée», ajoute-t-elle. Selon la vision du PT, les autorités devraient plutôt autoriser ce genre de manifestation de manière à «mettre à nu les forces de chacun». À la question sur la participation ou non de son parti à la marche à laquelle ont appelé un groupe de syndicats autonomes et de partis politiques, Mme Hanoune affirme n'avoir été invitée par personne. Elle a précisé toutefois que son parti est en discussion avec le MSP. Sur un autre plan, la SG du PT a exprimé son «étonnement» de constater que des partis qui étaient favorables aux privatisations appellent aujourd'hui au renouveau en plaidant pour la dissolution de l'Assemblée populaire nationale. Elle a rappelé que le PT avait été le seul à formuler cette revendication. Pour l'ouverture du champ médiatique «Le ministère de l'Information avait promis que dès début janvier il y aura une ouverture de la télévision aux débats contradictoires mais ce n'est toujours pas fait», a souligné Louiza Hanoune. Plaidant pour l'ouverture du champ médiatique cette dernière a reconnu toutefois qu'il y a quelques tentatives dans ce sens.