La sixième assemblée générale du Congrès mondial amazigh se tiendra cette année, entre le 30 septembre et le 2 octobre, à l'île de Djerba, au sud de la Tunisie. «Le bureau du CMA a pris cette décision en accord avec l'association tunisienne de la culture amazighe. Les instances de CMA travailleront en étroite collaboration avec cette association pour la préparation et l'organisation du congrès» , peut-on lire dans la déclaration rendue publique par cette ONG qui défend les droits des peuples berbérophones. La rencontre, qui se tient tous les trois ans conformément au statut de l'organisation, se présente cette année dans un contexte politique particulier, comparativement aux assemblées précédentes. En effet, deux régimes politiques de pays berbérophones de l'Afrique du nord, à savoir celui de la Tunisie et de la Libye, viennent de tomber et la langue tamazight est reconnue officiellement au Maroc. Les membres du CMA ne veulent aucunement rater ce rendez-vous historique pour profiter de ce vent d'espoir qui souffle sur les pays amazighophones. «C'est une rencontre historique et décisive à la fois. Pour la première fois depuis plusieurs siècles, des associations culturelles qui défendent la cause amazighe viennent de voir le jour en Libye et en Tunisie. Nous allons continuer notre combat pacifique et démocratique jusqu'à la reconnaissance officielle et la constitutionnalisation de la langue amazighe dans tous les pays de l'Afrique du Nord», déclare Hocine Azem, en sa qualité de vice-président de la délégation algérienne. Plus de 100 associations culturelles de plusieurs pays de l'Afrique du Nord et de la diaspora prendront part à ce rendez-vous de Djerba. Une forte participation est attendue. Il s'agit de l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye, l'oasis de Siwa d'Egypte, l'archipel des îles Canaries (Espagne), la diaspora de l'Europe et des pays des Touareg, à savoir le Mali, le Niger et la Mauritanie, en plus de celle de personnalités et de compétences individuelles dans le domaine de la promotion de la culture amazighe. Chaque pays est représenté au sein du congrès par 10 membres. «La sixième assemblée générale de Djerba est une occasion aussi pour la redéfinition du combat amazigh en Afrique du Nord. Après l'archipel des îles Canaries en 1997, le Maroc en 2005 (Nador) et en 2008 (Meknès), les instances du CMA sont heureuses de la tenue du prochain congrès des amazighs en terre amazighe. Ce sera un évènement historique qui permettra de réunir pour la première fois en Tunisie, la grande famille amazighe et ses amis. Ce sera sans nul doute une nouvelle étape qui marquera la marche du peuple amazigh vers son destin de liberté et contribuera au processus démocratique en cours en Tunisie et dans les autres pays de la région», ajoute Hocine Azem. La succession à la tête du CMA sera aussi le point culminant de la rencontre. Plusieurs noms sont déjà avancés pour succéder à Belkacem Lounès dont le mandat tire à sa fin.