Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a prononcé jeudi au Conseil de l'Europe à Strasbourg, un discours dans lequel il a appelé les pays européens à soutenir le «printemps palestinien» et sa demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat de Palestine. En plaidant la cause palestinienne dans l'hémicycle du Conseil de l'Europe (APCE), le président palestinien a justifié sa démarche devant les Nations unies en soulignant que les espoirs des Palestiniens d'avoir leur propre Etat avaient été trop longtemps déçus. «Combien de temps doivent-ils encore attendre?» a-t-il demandé devant l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) en session plénière depuis lundi. «Vous avez soutenu le printemps arabe qui recherchait la démocratie et la liberté», a dit M. Abbas. «Désormais, le printemps palestinien est arrivé, demandant la liberté et la fin de l'occupation. Nous méritons votre soutien», a-t-il indiqué. Face au blocage des négociations avec le gouvernement israélien, «notre alternative a été de nous tourner vers la communauté internationale et de l'appeler à ouvrir de nouveaux horizons pour le processus de paix», a-t-il ajouté. La visite du président palestinien à Strasbourg est intervenue deux jours après que l'APCE a accordé au Conseil national palestinien (CNP) le statut de «partenaire pour la démocratie» auprès de l'APCE. Arrivé mercredi après-midi à Strasbourg, le président palestinien a eu un entretien avec la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, dans un hôtel de la capitale alsacienne, selon une source informée. La discussion a notamment servi à préparer la réunion des émissaires du quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, ONU, Russie), prévue dimanche à Bruxelles, en vue de relancer les pourparlers israélo-palestiniens. Statut de «partenaire» au Conseil de l'Europe L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a octroyé mardi le statut de «partenaire pour la démocratie» au Conseil national palestinien, qui a salué un «événement historique» à Strasbourg. Le Parlement palestinien est seulement le deuxième à bénéficier de ce nouveau statut créé en 2009, accordé pour la première fois au Maroc en juin. «C'est un événement historique pour nous avec toutes ses connotations», a estimé après le vote de l'Assemblée le président du Conseil national palestinien (CNP), Salim Zaanoon. «Cette décision constituera une base de création de la paix dans notre région», a-t-il ajouté en langue arabe devant l'hémicycle, selon la traduction officielle. Le CNP est l'assemblée générale de l'OLP. Avant la création de l'Autorité palestinienne à la suite des accords de paix d'Oslo en 1993, il faisait office de Parlement en exil. Le statut de «partenaire» vise à renforcer les liens avec les parlements de pays de régions voisines de l'Europe. Il a été accordé pour la première fois au Parlement marocain en juin par l'APCE, où siègent des parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe. En vertu de ce statut, les six délégués palestiniens disposeront d'un droit de parole devant l'Assemblée et la plupart de ses commissions, mais sans droit de vote. En contrepartie, le CNP s'engage notamment à «maintenir le moratoire de facto sur la peine capitale» et à «créer les conditions nécessaires à la tenue d'élections libres et équitables».