Le comité d'admission du Conseil de sécurité de l'ONU se réunira la semaine prochaine pour se prononcer sur la demande de la Palestine de devenir membre à part entière de l'ONU, a annoncé vendredi le président du Conseil de sécurité, Nawaf Salam. Ce dernier, ambassadeur du Liban à l'ONU, a fait cette annonce a la fin d'une réunion à huis clos du comité d'admission. A l'issue de cette déclaration, l'observateur permanent palestiniens à l'ONU, Riyad Mansour, a émis l'espoir que le comité d'admission terminerait rapidement son processus d'examen de la demande palestinienne. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait remis le 23 septembre dernier la lettre de candidature au secrétaire général de l'ONU, Ban Kimoon, qui l'a transmise le jour même au président du Conseil de sécurité de l'ONU. Le comité des adhésions tiendra «plusieurs réunions» pour prendre une décision sur cette demande, selon des diplomates. «Il y aura plusieurs réunions» avant que le Comité n'exprime une recommandation au Conseil de sécurité, a indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud. «Le processus prendra plusieurs semaines et il y a évidemment un lien avec les efforts du Quartette» pour le Proche-Orient, a indiqué un diplomate occidental. Les Quinze pays membres du Conseil de sécurité souhaitent attendre avant de prendre une décision pour donner davantage de chances aux efforts internationaux en vue de la reprise de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, selon les mêmes sources. Les discussions vendredi sur la candidature palestinienne ont été «substantielles», mais le Comité s'est concentré sur la meilleure façon de traiter la candidature et ses membres se sont seulement mis d'accord sur le fait de se réunir à nouveau la semaine prochaine, a indiqué l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant. Les Palestiniens ont revendiqué jeudi les voix de huit des quinze membres du Conseil en faveur de leur demande d'adhésion d'un Etat de Palestine. Fortes pressions sur des membres du Conseil de sécurité de l'ONU Certains membres du Conseil de sécurité subissaient des «pressions extrêmement fortes» de certaines parties qui veulent les influencer au moment où le Conseil est saisi de la demande, a indiqué l'observateur permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour., Intervenant devant le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a affirmé, en faisant allusion aux Etats-Unis, qu'«un Etat très puissant, qui a le droit de veto, a publiquement déclaré qu'il ferait obstruction «à la demande palestinienne. Mais cela ne dissuadera pas les Palestiniens», a souligné M. Mansour qui a fait valoir que l'Autorité palestinienne «a d'autres options, notamment devant l'Assemblée générale, qu'elle étudiera si cela s'avère nécessaire». Evoquant que l'on vivait «un moment historique et de grande fierté», suivi par des centaines de milliers de Palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés, M. Mansour a estimé que la présence d'un Etat de Palestine à l'ONU était un «droit naturel, historique et légal du peuple palestinien». Il a indiqué que les négociations avec Israël sont conditionnées par deux points : elles doivent se faire sur la base des frontières de 1967, et les activités liées aux colonies de peuplement doivent cesser dans les territoires occupés et à El Qods-Est. La ligue arabe critique les propositions du Quartette La Ligue arabe a critiqué les récentes propositions du Quartette des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU et UE) concernant la reprise des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, rapportent les médias arabes. «La récente déclaration du Quartette montre qu'il est incapable de protéger les normes internationales et de promouvoir le processus de paix au Proche-Orient», est-il indiqué dans une déclaration du comité pour la Palestine de la Ligue arabe. Les idées des médiateurs internationaux sont une tentative «d'écarter la demande palestinienne d'adhésion à l'ONU sans mentionner la partie qui entrave de fait le processus de paix», selon la déclaration. Le Quartette devrait «dénoncer les actions unilatérales d'Israël et appuyer la demande palestinienne», de l'avis de la Ligue arabe. Le Hamas refuse toute concession sur les territoires palestiniens Le mouvement Hamas a indiqué n'accepter jamais un Etat palestinien avec des concessions sur les territoires palestiniens. «On n'acceptera aucune concession sur les territoires palestiniens, même s'il y avait un consensus international», a dit un de ses responsables Haniyeh. Le Hamas est opposé à la demande de reconnaissance d'un Etat palestinien à l'ONU, estimant qu'un Etat palestinien sur les territoires de 1967 signifie une concession sur la terre entière de la Palestine historique. «Nous ne ferons jamais de concessions sur les droits légitimes de notre peuple, en particulier le droit du retour des réfugiés à leurs terres dont ils ont été forcés de partir», a souligné Haniyeh. Il a indiqué que le Hamas soutient la création d'un Etat palestinien indépendant sans reconnaître Israël comme un Etat et sans aucune concession sur les territoires occupés par Israël en 1967. La Palestine, futur «partenaire pour la démocratie» de l'APCE Lors de sa session d'automne, qui se tiendra à Strasbourg du 3 au 7 octobre, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pourra accorder à la Palestine le statut de «partenaire pour la démocratie», a estimé Konstantin Kossatchev, chef de la délégation russe à l'Assemblée. «Nul doute que ce statut sera accordé à la Palestine», a déclaré devant les journalistes M. Kossatchev, président de la Commission chambre basse du Parlement russe. Le statut de partenaire pour la démocratie de l'APCE a été mis en place, en 2010, pour renforcer la coopération institutionnelle avec les parlements des Etats tiers des régions voisines, qui souhaitent prendre part au débat politique sur les défis communs qui transcendent les frontières européennes.