Plus dure a été la chute. L'USM Alger, qui espérait, à l'occasion de ce déplacement à Béjaïa, ouvrir son compteur de victoires hors de chez elle, n'a pas fait mieux que lors de toutes les autres sorties auxquelles elle a été soumise depuis le début de la saison. En 13 journées de compétition, le club des Rouge et Noir a enregistré face à la JSMB sa troisième défaite, ce qui est trop pour un candidat au titre de champion d'Algérie. La saison dernière, l'ASO Chlef, futur champion, n'avait perdu que deux matches durant toute la phase aller (5 durant tout le championnat). Alors que la phase aller du présent championnat n'est pas achevée, l'USMA en est déjà à trois défaites. Il va lui falloir se remettre en cause si elle compte atteindre les objectifs qu'elle s'était fixés avant le démarrage de la compétition. Il faut dire que cette défaite en terre béjaouie, le club algérois était largement en mesure de l'éviter. Non pas qu'elle ait fournie une prestation de premier ordre et qu'elle n'ait pas été servie par la chance mais bien parce qu'il a eu à affronter un onze béjaoui loin d'être un foudre de guerre. Convenons que la JSMB a été l'équipe qui a dominé, celle qui a le plus monopolisé le ballon, force est, cependant, de reconnaître que jamais elle ne serait parvenue à ouvrir le score si son adversaire avait terminé le match avec ses onze éléments sur le terrain. L'équipe béjaouie a un sérieux problème à résoudre sur le plan offensif. Elle dispose, pourtant, d'un effectif assez riche mais ses attaquants ne sont pas capables de concrétiser sa domination. Samedi après-midi, si l'USMA n'avait pas eu de joueurs exclus, les Béjaouis auraient pu rester des heures dans la surface des Rouge et Noir sans inscrire le moindre but. Elle est là l'explication de tous les récents échecs à domicile de la JSMB, dans cette incapacité de ses joueurs à se transcender et à pousser les défenses adverses à la faute. Ça joue bien jusqu'aux 18 mètres de l'adversaire mais après c'est du n'importe quoi. Un jeu brouillon manquant d'audace qui permet au vis-à-vis de gérer le temps pour s'en sortir à son avantage. La chance des Béjaouis dans ce rendez-vous face à l'USMA aura, donc, été les deux exclusions de joueurs de l'USMA à un moment où cette dernière semblait très proche d'un nouveau match nul. Les exclusions en question ce sont celles de Lemmouchia et de Khoualed aux 80' et 81'. Ces deux joueurs avaient déjà été avertis, ce qui signifie qu'ils avaient tout intérêt à ne pas déraper pour éviter un autre carton jaune synonyme d'exclusion. Pour ce qui est du premier nommé, il a été la cible du directeur général de la SSPA-USMA, Mouldi Aïssaoui, lequel a indiqué aux journalistes, après le match, qu'il était la cause de la défaite de son équipe. Ce qui, à notre avis, semble un peu trop exagéré tant il est vrai qu'un échec ne saurait être expliqué que par la défaillance d'un seul joueur. Toujours est-il que Lemmouchia, déjà averti, avait assez d'expérience pour ne pas amener l'arbitre à lui brandir un nouveau carton jaune. Disons que le referee a eu la gâchette facile mais le joueur de l'USMA aurait du se garder de prendre tout son temps pour sortir et être remplacé par Feham. Quant à Khoualed, ce qui lui est arrivé est parfaitement mérité. Il n'est pas capitaine d'équipe et n'avait pas à aller demander quoi que ce soit à l'arbitre, ni à réclamer. En cela il est blâmable et son exclusion était justifiée. Ces deux faits ont changé la donne et offert à la JSMB une occasion inespérée de forcer son destin. A 9 contre 11, les chances de l'USMA étaient quasi nulles et les deux buts béjaouis, inscrits en une minute par Djallit et Yabeun, sont venus concrétiser la supériorité numérique de la JSMB. On manquerait toutefois d'objectivité si on venait à affirmer que ce succès du club béjaoui est immérité. Des deux équipes que l'on a vues l'œuvre, ce samedi, sur le terrain du stade de l'Unité maghrébine, c'est bien celle de Béjaïa qui a monopolisé le ballon. Il faut, en effet, avouer, que l'on attendait mieux de l'USMA. Malheureusement, pour le spectacle, cette équipe a plus passé son temps à se défendre qu'à confectionner des offensives. Il n'y a qu'à se référer au travail accompli par les deux gardiens, Mansouri et Si Mohamed, pour s'apercevoir que les Rouge et Noir n'ont pas fait grand-chose pour essayer de gagner alors qu'il leur était imposé de le faire, eux, qui depuis le début de la saison n'ont jamais gagné hors de leurs bases. Aujourd'hui, l'USMA n'est plus leader du championnat, abandonnant ce privilège à l'ESS qui dispose d'une meilleure différence de buts. D'ici la fin de l'aller, l'équipe algéroise va être soumise à un programme des plus difficiles consistant à accueillir l'ASO Chlef avant de rendre visite à... l'ESS. Ses joueurs sont appelés à se ressaisir sans quoi ils pourraient s'acheminer vers une désillusion. Une éventualité que ne saurait accepter leurs dirigeants, ni leurs supporters...