Les récentes victoires islamistes dans la région semblent avoir donné un second souffle aux formations locales même si leurs rangs sont dispersés. Elles tentent d'ailleurs, à l'instar de l'aile du mouvement El Islah, dirigée par Miloud Kadri, de remobiliser leurs troupes pour les prochaines élections. Cette aile «réformiste» tiendra d'ailleurs un congrès extraordinaire, le 31 décembre, à Alger. S'exprimant hier à l'ouverture des travaux du congrès régional centre, le 4e du genre après ceux de Bordj Bou-Arréridj, Chlef et Ouargla, pour l'élection des congressistes qui prendront part au congrès extraordinaire, prévu samedi prochain à Zéralda, Miloud Kadri, qui se considère comme secrétaire général «légitime» du mouvement El Islah, a reconnu que «certaines questions» devraient être réglées. D'où «l'urgence du congrès extraordinaire», rappelle-t-il. Soutenant mordicus que la décision de la tenue du congrès émane des instances du parti, le conseil consultatif (madjliss choura) notamment, qui a tenu une réunion le 22 novembre, Miloud Kadri a affirmé que cette décision, «conforme aux statuts du parti», répond également à l'insistance «des milliers de militants qui nous ont interpellés, exigeant l'assainissement de la situation du parti». Il rappellera dans ce contexte que la démission de Boulahia en août 2009 a laissé le parti sans président, ce qui a, rappelons-le, abouti à des guerres à couteaux tirés avec l'autre aile reconnue par les pouvoirs publics, dirigée par Hamlaoui Akouchi. Interrogé par le Temps d'Algérie, à propos du siège d'El islah de Belouizdad, «récupéré» par ses adversaires, Kadri qualifiera ces derniers de «chiens». «Je n'ai pas besoin d'un siège gardé par des chiens», nous a-t-il confié, assurant que le siège du parti est celui situé à Bir Mourad Raïs, anciennement «squatté» par Abdellah Djaballah, l'ex-leader d'El Islah, qui a aujourd'hui fondé sa propre formation politique. Kadri dira, par ailleurs, que le congrès de Zéralda va être celui des militant appelés à désigner leur nouvelle direction. «Nous souhaitons que la direction nouvelle soit investie par des jeunes», a-t-il ajouté, avant d'afficher l'intention du parti à investir les élections prochaines. «Nous sommes prêts pour les élections» «Nous avons besoin d'un mois seulement pour préparer les élections», a-t-il affirmé, comme pour dire que la base du parti n'attend que cela. «Nous réclamons un changement profond et pacifique», a-t-il lancé à l'adresse des pouvoirs publics qu'il exhorte de «céder la mission au peuple qui choisira librement ses représentants», car à ses yeux, les sacrifices consentis par le peuple algérien dépassent ceux consentis par les pays voisins. «Il est temps de consacrer la volonté populaire», a-t-il dit, allusion aux prochaines élections qui doivent être transparentes. «Nous en avons assez de la fraude», a-t-il lancé. «C'est le peuple qui lègue les clefs de la gestion», a-t-il ajouté, avant de s'élever contre la politique de l'exclusion dont seraient victimes certains partis, il appellera dans ce contexte à l'agrément de nouvelles formations politiques, comme l'a fait le président de la République dont il se félicitera de la dernière sortie. «Le chef de l'Etat qui «a redonné espoir quant à la libération de l'activité politique, a prouvé qu'il est président de tous les Algériens», a jugé Kadri «dans la mesure où il a donné une place à la justice». Les réformes engagées par le chef de l'Etat, «un pas de géant», vont dans ce sens, selon lui. Seulement, «il y a certaines parties qui veulent les réduire à néant», a-t-il commenté. L'orateur qui revient aux élections prochaines pour conclure son intervention souhaite «qu'elles consacrent la volonté populaire».