Des centaines de commerçants ambulants ont exprimé leur colère dans la rue avant-hier à Boumerdès pour réclamer l'annulation de la décision de fermeture du marché bi-hebdomadaire les jeudis. Jeudi dernier, très tôt le matin, les automobilistes ont été surpris par une longue concession de fourgons et autres camionnettes chargés et arrêtés sur le bas-côté de la route à l'entrée ouest de la ville. Ils ont été empêchés par les services de sécurité d'aller plus loin. Quelque temps après, c'est un véritable bouchon qui s'est formé, pénalisant les citoyens qui se rendaient à leurs occupations. Les autres axes routiers ont été aussi fermés à la circulation automobile, provoquant d'immenses embouteillages. Les manifestants ont saccagé un bus de transport universitaire près de Corso. Ils ont également fermé tous les accès menant vers la ville de Boumerdès, contraignant les automobilistes à rebrousser chemin. La ville était inaccessible par la route durant toute la matinée. Cette action de protestation a provoqué également de grandes perturbations chez les transporteurs dont la plupart n'ont pas assuré les dessertes menant vers le chef-lieu de la wilaya, ce qui a causé d'énormes désagréments aux voyageurs, notamment ceux habitant les localités qui ne sont pas desservies par les trains. Cette action a été menée après la décision de l'APC de fermer le marché les jeudis et de l'ouvrir les lundis uniquement. Les commerçants avaient déjà protesté cette décision au début de la semaine écoulée en observant une marche et un rassemblent devant le siège de la wilaya, mais en vain. «C'est notre seule activité, et nous l'exerçons en toute légalité. Mais nos responsables veulent nous pousser à demander l'aumône», dénoncent certains protestataires qui déplorent la non-satisfaction des promesses de la wilaya. Un élu à l'APC nous explique que la décision a été prise dans le but de mettre un terme au problème des agressions au niveau du marché et pour améliorer le cadre de vie des riverains. La même source ajoute que le même lieu de négoce avait été cédé par le passé à un privé pour une enveloppe de 5 millions de dinars, mais que son acquéreur n'aurait pas respecté les clauses du contrat. Il est à noter enfin que les protestataires qui se sont dispersés en début d'après-midi ont menacé de revenir à la charge.