Le tribunal criminel près la Cour d'Alger a prononcé, lundi soir, des peines allant de 3 à 12 ans de prison ferme à l'encontre de 15 accusés, arrêtés dans l'affaire du double attentat suicide qui a ciblé, le 20 août 2008, le centre de recherches et d'investigation de Bouira et le transport de travailleurs d'une entreprise canadienne. Une peine de 12 ans de prison ferme a été prononcée à l'encontre de Kermane Harath et Kamel Belhadj, tandis que Benkhelfa Abderrahim, Saii Abdallah et Mefti Kamel ont été condamnés à 7 ans de prison ferme. Le tribunal criminel a également condamné Bouaouina Omar, Bensedid Ibrahim et Benchikha Rabah à 5 ans de prison ferme et Dahmane Younes et Rabaii Mourad à 4 ans de prison ferme. Une peine de 3 ans de prison ferme a été prononcée contre Benkhalfa Djilali, Mezrag Salem, Doudah Mohamed et Doudah Nassim et Boukhalfa Youcef. S'agissant des accusés en fuite, au nombre de 8, le représentant du ministère public a requis la perpétuité à leur encontre. Reportée cinq fois, l'affaire concerne les crimes de constitution, d'adhésion, de soutien et de financement de groupe terroriste dans le but de semer la peur et l'insécurité parmi les habitants. Lors de l'audience, l'accusé Benkhelfa Abderrahim, un des 15 accusés arrêtés a reconnu les griefs formulés à son encontre, à l'exception de sa participation à l'attentat. Quatre autres accusés ont nié en bloc les accusations portées contre eux. Selon les dires de l'accusé Benkhelfa Abderrahim, son adhésion au groupe terroriste s'est effectuée avec l'aide de l'accusé Belhadj Kamel qu'il avait rencontré dans une mosquée, mais ce dernier a nié avoir recruté des jeunes, affirmant qu'il était simple employé à la commune. De son côté, Benkhelfa a indiqué être arrivé au groupe terroriste «par le biais de Kermane Kamel qui l'avait transporté à bord d'un véhicule léger». Dans ses aveux, l'accusé a cité plusieurs noms de personnes accusées dans cette affaire dont Kamel Mefti et Benchikha Rabah, justifiant son adhésion au groupe par «la saisie de sa marchandise par la police au marché de Bachdjarrah». Il a déclaré s'être rendu aux autorités après avoir passé plus d'un mois avec les groupes terroristes, niant sa participation aux deux attentats suicide de Bouira. Il a nié aussi avoir possédé des armes, ajoutant que sa mission consistait à «remplir de l'eau et ramasser du bois». Pour sa part, son père Benkhelfa Djillali a nié avoir assuré une médiation auprès de Belhadj Kamel pour le recrutement de son fils Abderrahim. L'accusé Kermane Mohamed a nié son appartenance au groupe terroriste, alors qu'il est le propriétaire des deux véhicules utilisés dans les deux attentats, selon les rapports de la police judiciaire et du juge d'instruction. Les accusés Kamel Mefti et Saii Abdallah ont nié, quant à eux, les accusations ainsi que toute relation avec Kamel Belhadj.