Conforté par les 221 sièges gagnés par le parti «grâce aux hommes de bonne volonté et à leur tête le président de la République», reconnaît-il, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, n'a pas manqué jeudi de s'attaquer à ses adversaires politiques, notamment les partis de l'Alliance verte et les islamistes en général qui se donnaient vainqueurs, les accusant d'avoir commis «une grave erreur politique», les invitant à assumer leur échec en recourant à… la démission. «Ceux qui ont fondé de grands espoirs lors des législatives sur ce qui s'est passé dans certains pays arabes ont commis une grave erreur politique», a accusé Belkhadem qui intervenait jeudi lors d'une rencontre de coordination avec les nouveaux députés du FLN précisant que les Algériens «rejettent tout ce qui n'est pas algérien». Sans les nommer, Belkhadem a estimé que ceux qui «ont fondé de grands espoirs sur ce qui s'est passé dans certains (...) pays arabes, en prédisant un printemps qui ne tient du printemps que le nom ont commis une grave erreur politique». Pour Belkhadem qui répondait ainsi aux critiques adressées à sa formation politique par certaines forces politiques depuis la proclamation des résultats des législatives du 10 mai où le FLN a remporté 221 sièges, «ceux qui s'adonnaient durant les derniers mois aux pronostics tentent désormais de justifier leur défaite». La fraude dont parlent certains n'est «qu'une illusion qui traduit le choc qui a paralysé leur capacité de réflexion», estime Belkhadem. «Ils ont été touchés par le choc des 220 volts», ironise-t-il, allusion au nombre de sièges du FLN, tout en les appelant à faire preuve de courage politique et «à assumer l'échec des thèses de certaines personnes et partis». Pour le SG du FLN, assumer cette défaite est «une condition sine qua non pour atteindre la rectitude politique». «Les dirigeants de ces partis et leurs soutiens médiatiques et financiers auraient dû réfléchir longuement avant de prédire une large victoire qui leur ouvrirait les portes du pouvoir pour la formation d'un gouvernement», commente-t-il, mettant en avance les règles de la démocratie qui veulent que les dirigeants des partis politiques qui se respectent «reconnaissent leur défaite après tout échec de leurs programmes ou slogans dans n'importe quelle échéance politique, assument pleinement leur responsabilité et recourent à la démission sans manquer de féliciter le parti vainqueur». Pour ceux qui accusent le FLN de fraude, Belkhadem rétorquera : «C'est le peuple qui a choisi le FLN et démontré grâce à Dieu et aux efforts de tous la force de sa base populaire en tant que parti fédérateur lors des rendez-vous importants de la nation algérienne». Belkhadem favorable à l'élargissement de l'Alliance Dans ce contexte, M. Belkhadem a relevé les tentatives de marginalisation dont son parti a été l'objet depuis les évènements d'octobre 1988. Il a ajouté que son parti adopte un programme qui prend en compte les enjeux majeurs de la nation et les préoccupations populaires de fond, «laissant la diffamation aux personnes et partis qui ont opté dans leurs programmes pour les injures en vue de dissimuler leur incapacité à élaborer des programmes qui répondent aux aspirations du peuple». D'ailleurs, dans sa lancée, il dira que le FLN a prouvé, dans les moments difficiles que le pays a connus, «qu'il était en mesure d'unifier les Algériens et de rester fidèle aux principes du Premier Novembre 1954». Pour Belkhadem, la victoire du FLN aux dernières législatives du 10 mai a été réalisée grâce aux «hommes de bonne volonté», à leur tête le président de la République, qui «ont œuvré pour la consécration de la sécurité et la stabilité de l'Algérie», et acquise dans un climat de transparence en présence de plusieurs observateurs. «Seuls ceux que les urnes ont désavoués se sont avisés de contester la crédibilité du scrutin», a-t-il insisté, tout en exprimant l'attachement de son parti «au pluralisme et à la pratique démocratique», précisant que «la logique et la gouvernance du parti unique n'auront plus lieu d'être». «Notre parti demeure conscient que la gestion des affaires publique nécessite l'élargissement du champ de participation, ce qui implique un bannissement de la logique de la domination», a précisé Belkhadem. Interrogé en marge de la rencontre à ce propos, le secrétaire général du FLN n'a d'ailleurs pas écarté la possibilité d'une alliance avec des partis «nationalistes» et dont les programmes sont «proches» de celui du FLN. «Le FLN pourrait s'allier avec des partis de tendance nationaliste, lesquels pourront s'entendre avec nous sur une plateforme commune et dont les programmes sont proches de celui du FLN», a-t-il dit. «Le parti du FLN est pour l'élargissement de l'Alliance dans le but de faire participer le plus grand nombre de forces politiques dans la gestion des affaires publiques», a-t-il précisé. S'il est évident qu'au vu des résultats du scrutin, l'Alliance (FLN-RND) poursuivra encore son chemin, son élargissement va-t-il toucher les «petits partis», dont la majorité est issue justement du FLN et du RND ?