C'est hier à 14h que la démolition des halles centrales a débuté et ce, après le déménagement des 197 mandataires vers le nouveau marché de gros d'El Kerma. L'opération s'est déroulée en présence du président de l'APC et du chef de daïra d'Oran ainsi qu'un imposant dispositif sécuritaire. En effet, c'est à partir de 11h que les mandataires ont commencé à plier bagage pour aller s'installer dans le nouveau marché de gros des fruits et légumes. Un vieux mandataire n'a pas pu retenir ses larmes lorsqu'il s'apprêtait à quitter l'imposante structure dans laquelle il a travaillé pendant cinquante ans. Le déménagement n'a connu aucun incident. Le feu qui s'est déclaré dans la cour du marché et qui a nécessité l'intervention des pompiers est l'œuvre de certains garnements qui ont allumé de vieux pneus pour s'amuser. Le directeur du marché qui est intervenu auprès du P/APC et du chef de daïra pour demander le report de la démolition, afin de récupérer des archives et du mobiliser de bureau, a essuyé un niet catégorique. «Vous devez évacuer les lieux. Le temps qui vous a été accordé a été long. Ce marché est un point noir, tout le monde s'en plaint», lui ont rétorqué les deux responsables. Les premiers à avoir quitté les halles centrales sont les représentants des mandataires, qui avaient reçu des menaces de mort lancées par certains commerçants informels de fruits et légumes, qui activaient dans l'enceinte du marché. «Des gardiens, des délinquants, qui activaient en recourant à la force et qui réalisaient un gain de près de 50 millions de centimes par mois, n'auront plus l'occasion de racketter les commerçants légalement installés. Ils nous ont menacé de mort», affirment les représentants du syndicat des mandataires. Il est à noter que l'inquiétude se lisait sur les visages des charretiers qui activaient a l'intérieur des halles centrales du fait qu'ils n'ont plus depuis hier d'activité. «Nous sommes 200 charretiers, à perdre notre travail, ce qui veut dire que 200 familles n'auront plus de ressources. Personne ne s'est occupé de nous, c'était notre gagne-pain. Pourquoi n'a-t-on pas pensé à nous ? Nous travaillons ici depuis de très longues années», se sont-ils plaints.