Les problèmes d'insécurité hantent les esprits des habitants de la plupart des régions à Tizi Ouzou. De paisibles citoyens disent être livrés à eux-mêmes «devant la démission de l'Etat». Ils font face au diktat à la fois des terroristes dans certaines localités et du banditisme. Les habitants du village Ath Kouffi, dans la commune de Boghni, au sud de la wilaya, sont montés au créneau pour dénoncer l'atmosphère d'insécurité qui règne en maître au niveau de leur localité depuis des années, sans qu'aucun responsable ne bouge le petit doigt. Un laxisme dénoncé avec véhémence par les villageois. L'assassinat d'un bijoutier par des inconnus au début de ce mois au plein centre-ville de Boghni est, semble-t-il, la goutte qui a fait déborder le vase. Dans une déclaration rendue publique, le comité du village d'Ath Kouffi exige des autorités concernées que toute la lumière soit faite sur ce crime. Les criminels, qualifiés de «vieux far west» par les habitants d'Ath Kouffi, ont tiré à bout portant sur leur victime, Dahmani Kader, père de famille. La victime a rendu l'âme au CHU Neddir-Mohamed de Tizi Ouzou quelques jours après son admission au service réanimation. «Suite à cet acte sauvage et barbare, perpétré il y a une quinzaine de jours, en plein chef-lieu de la commune de Boghni, par un groupe armé dont l'identité reste encore, – hélas ! – non identifiée, le comité de village, qui s'est déjà entretenu avec le chef de daïra pour prendre les mesures qui s'imposent, a décidé via cette déclaration de dénoncer publiquement l'absence de sécurité dans ce village qui ne cesse de sombrer de plus en plus sous le diktat des extrémistes de tous bords», peut-on lire dans leur déclaration. Les villageois, qui souffrent de l'insécurité depuis presque deux décennies, ont décidé, en effet, de rester mobilisés jusqu'à ce que cette affaire soit tirée au clair par les services de sécurité. Ils exigent également l'arrestation et le jugement des assassins, l'octroi du statut de «martyr du terrorisme» à la victime et l'instauration et le rétablissement de la sécurité dans la région de Boghni. «Il est indispensable que l'environnement institutionnel (forces de sécurité et justice) soit renforcé et efficace par une présence plus marquée et percutante sur le terrain et un durcissement du système pénal à l'égard de ces gangs qui bénéficient souvent des faveurs de grâce au grand mépris des victimes», demandent les rédacteurs de la déclaration.