Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a adressé, la semaine dernière, un courrier aux mouhafeds et chefs de kasma de son parti pour expliquer «les modalités retenues par le bureau politique pour l'élaboration des listes électorales», en prévision des prochaines élections locales du 29 novembre prochain. Selon les explications fournies par M. Belkhadem, l'élaboration de la liste des candidats aux Assemblées populaires de wilaya (APW) relève des tâches attribuées exclusivement aux mouhafeds. Au cas où le poste de ce dernier est vacant, l'élaboration des listes des APW revient à la commission provisoire, installée par la direction du parti. Concernant les listes des candidats aux Assemblées populaires communales (APC), il a expliqué, lors d'un débat organisé à l'université d'été, que les chefs de kasma sont les premiers responsables de cette opération. M. Belkhadem a classé les communes en deux parties : celles de moins de 100 000 habitants et celles de plus de 100 000. «Pour les communes ayant plus de 100 000 habitants, le mouhafed, ou le chef de la commission provisoire, présente les noms de tête de liste et celui qui le seconde de chaque liste pour les étudier avec les membres du bureau politique», a-t-il expliqué aux présents, soulignant que le nombre des communes concernées par «ce traitement exceptionnel»n'est pas très important dans la mesure où il ne dépasse pas les 100 localités. «Donc, les listes de près de 1400 communes ne vont pas atterrir au bureau politique du parti», a-t-il indiqué. Le SG du FLN a exclu la participation de tous ceux qui se sont présentés sous les listes des autres partis, lors des dernières législatives, des instances chargées de la préparation de ce rendez-vous et des listes. «Ceux qui se sont présentés dans les autres partis n'ont pas le droit de faire parti des commissions de candidatures ni sur les listes des candidats», a-t-il dit. Belkhadem a pris en compte ses détracteurs qui activent dans toutes les wilayas. Pour faire face à leurs tentatives de faire avorter son plan, il a exhorté les mouhafeds à installer des «commissions provisoires pour l'étude des listes aux niveaux des kasmas prises par ceux qui travaillent contre le parti». Au niveau des mouhafadas, l'installation des commissions provisoires est du ressort du bureau politique. Il a conditionné l'établissement définitif des listes par «le témoignage en même temps de trois membres, à savoir le mouhafed, le chef de kasma et le tête de liste sur chaque nom figurant sur les listes. «En cas de blocage, c'est le bureau politique qui prend en charge l'opération», a-t-il indiqué. Dans l'engagement signé pour la présentation aux élections locales, le candidat potentiel doit s'engager «à accepter son classement dans la liste». Concernant les délais, les candidatures aux APC sont ouvertes aux niveaux des kasmas jusqu'au 19 septembre. Pour ce qui est des APW, le délai de dépôt et d'étude des candidatures est fixé entre le 20 et le 30 septembre en cours. En ce qui concerne les APC de plus de 100 000 habitants, les mouhafeds sont tenus de «proposer deux noms pour les deux premiers candidats de chaque liste au bureau politique entre le 1er et le 6 octobre prochain», souligne le SG du FLN. Sans trop s'étaler sur les critères de candidature, M. Belkhadem a exigé que «la moitié de chaque liste doit être composée de candidats ayant 40 ans et plus, laissant le reste à ceux qui ont de l'expérience», a-t-il précisé. Une procédure illégale, affirment les contestataires Les membres du comité central contestataires de Belkhadem considèrent cette procédure «illégale» et «non conforme» au statut et au régalement intérieur du parti. «D'habitude, pour les APC, les kasmas tiennent des assemblées générales en la présence de tous les militants. Les candidatures sont ouvertes à tous et le classement est soumis au vote des présents. La liste est, ensuite, envoyée à la direction du parti qui peut demander de changer les noms de ceux qu'elle considère inaptes. Pour les APW, les mouhafadas organisent des AG en la présence des bureaux de kasma, des députés et membres du CC. Les candidatures et les propositions des cadres sont ouvertes et le classement dans les listes est soumis au vote», explique Mohamed Bourzam, membre de la fédération des contestataires. Pour lui, «l'exclusion des cadres et militants du parti pour des raisons politiques est contraire au statut et pratiques du parti». «Belkhadem veut choisir les élus qui continuent de le soutenir. Il peut même faire comme dans les législatives en ramenant des gens de l'extérieur du parti. Comme ça, il pourra organiser un congrès et utilisera ces gens pour chasser ses opposants», a-t-il expliqué. Il affirme que la coordination entre les différents mouvements des opposants au SG se poursuit en vu d'organiser une grande opération au siège national du parti et promet que «la situation va se retourner contre Belkhadem dans les mouhafadas et les kasmas» en raison du «mécontentement de plus en plus important des cadres et militants du parti dans plusieurs wilayas du pays».