Les trabendistes occupent présentement les abords du stade communal et l'entrée du nouveau marché, utilisés par d'anciens commerçants issus du secteur informel, ainsi que les environs de la station de transport urbain. Décidément, le quartier de Ben Omar, dans la commune de Kouba, a acquis la vocation de zone informelle, commercialement s'entend. C'est un fait. Les devants du stade communal n'ont jamais été restitués aux passants. Le commerce informel y a définitivement élu domicile depuis quelques années. Des tables de fortune ont été posées sur les trottoirs pour proposer notamment des fruits et des légumes. La clientèle a même été fidélisée. Derrière les tables des trabendistes se trouve toute une rangée de magasins qui proposent, comble de l'ironie, les mêmes denrées alimentaires. A la seule différence que ces boutiquiers paient un loyer et s'acquittent régulièrement de leurs impôts. «C'est le monde à l'envers !», s'emporte Rachid, un boutiquier. Ce dernier a l'intention de fermer son commerce. Pourquoi ? «Je ne pense pas que les choses évolueront positivement. Même avec l'ouverture du nouveau marché, les pratiques informelles sont restées en l'état», estime Rachid. Selon lui, les autorités doivent utiliser la force pour faire évacuer ces trabendistes. A Ben Omar, l'APC de Kouba a effectivement fait aménager un «nouveau marché communal», comme l'indique une plaque de signalisation placée à l'entrée de la station de transport urbain située en face du stade. La structure commerciale en question a été aménagée dans le périmètre de la gare. De loin, elle rassemble en tout point aux bidonvilles de Gué de Constantine pour avoir été construite à l'aide de zinc, de barres de fer et couverte de bâches. Une fois à l'intérieur, on y découvre un bazar aux couloirs exigus. En somme, c'est du provisoire. Le marché a été construit avec l'intention d'absorber l'activité informelle qui gangrène les alentours du stade. Une fois ouvert, c'est l'effet inverse qui s'est produit. Désormais, les trabendistes occupent les abords du stade, l'entrée du marché communal et les environs de la station urbaine. Ils sont partout, ces commerçants informels. L'autorité de l'Etat, elle, n'est nul part.