Plusieurs communes de la capitale se sont engagées dans la lutte durable contre le commerce informel en faisant aménager des marchés de proximité à chaque fois que l'occasion se présente. El Harrach, véritable plaque tournante de trabendo, reste pour le moment en marge de cette guerre livrée aux trabendistes. L'ex-Maison Carrée n'est pourtant pas une terre de paix dans ce domaine. La commune d'El Harrach demeure la plaque tournante du commerce informel dans la capitale. Contrairement à d'autres localités qui s'étaient investies dans la lutte continue contre l'activité parallèle, en faisant aménager des marchés de proximité, l'ex-Maison Carrée a livré une bonne partie du centre-ville à des centaines de trabendistes qui ne sont pas nécessairement originaires de la ville. Faute de solution, devant le déferlement du trabendo, les autorités locales sont mises devant le fait accompli. Le moindre espace est exploité par des jeunes la plupart du temps en installant un étal ou une table et proposer aux clients toute une panoplie de produits de large consommation. Par le seul fait de tolérer l'occupation illégale de la voie publique, les autorités ont perdu le contrôle de pans entiers du chef-lieu. Que ce soit à l'entrée de la station de transport urbain de Boumati ou dans ses environs immédiats, vous êtes toujours en territoire placé sous contrôle des trabendistes où il arrive que des jeunes se disputent les places à coups de couteau. Sur la route reliant la place principale du chef-lieu, où se trouve le siège de l'APC, et la station de Boumati, en passant devant le CEM Mohamed Rédha Houhou, la circulation automobile n'est plus possible. Même les piétons trouvent des difficultés à se déplacer au milieu des étals des vendeurs. A l'entrée du CEM, au milieu des ordures, des gravats et de la poussière, les trabendistes proposent des fruits et des légumes. A l'entrée de la gare de Boumati, ce sont aussi les mêmes produits qui sont proposés à la vente. Ne se souciant aucunement de la santé des consommateurs, les trabendistes proposent des denrées périssables à l'exemple des fromages, des dérivés du lait (yaourts…) et des produits concentrés. Sinon, l'essentiel de l'activité parallèle concerne le commerce de l'habillement, surtout les effets vestimentaires pour femmes. La création de deux aires commerciales sur place n'a produit aucun effet, sinon la persistance dans l'occupation de la voie publique. En effet, derrière le CEM, il a été décidé d'aménager un marché de fruits et légumes et un autre pour l'habillement. Les étals sont posés selon le bon vouloir des commerçants au milieu de la boue. L'anarchie dans ces deux structures spacieuses, où l'activité est censée être réglementée, est telle que les couloirs de circulation sont occupés. La clientèle ne fait jamais défaut. Des milliers de personnes s'y rendent quotidiennement. L'activité explose surtout les jeudis. Les commerçants travaillant dans le marché de l'habillement ont bien résisté au déferlement du trabendo, en se spécialisant dans la friperie. Ici, la clientèle est exclusivement féminine. Les articles sont parfois proposés à 50 DA l'unité. A côté de ces deux structures, au milieu d'un immense bazar de trabendistes, l'APC veut aménager un autre marché de proximité, doté de plus de 200 boutiques, dont les premiers travaux remontent à l'année 1999. Le chantier avance lentement et il ne reste que quelques locaux à installer. Reste à savoir si son inauguration, maintes fois annoncée, contribuera à prendre en charge le commerce parallèle qui tend à prendre racine dans cette commune.