Un nouveau scandale, et pas des moindres si l'on se réfère au dossier de cette affaire, vient éclabousser le groupe Cnan (Compagnie nationale algérienne de navigation).Il s'agit, cette fois, de «vente illégale» de navires appartenant au groupe. «Les ventes profitaient à différents responsables du groupe Cnan, dont le président-directeur général, Ali. K., et son successeur, Ali B.», selon l'enquête menée par les services de sécurité. A noter que Ali K. et Ali B. ont été arrêtés par les services de sécurité et présentés devant la justice qui a ordonné leur placement sous mandat de dépôt. Le dossier se trouve actuellement au pole judiciaire spécialisé de la cour d'Alger, avons-nous appris de source sûre. L'une des graves révélations faites par les enquêteurs des services de sécurité ayant pris en charge les investigations, est relative à la dissolution, en 2003, de la SNTM/Cnan, devenue Cnan Group. «La gestion de la société Cnan a contenu des procédés illégaux vis-à-vis des lois en vigueur, dès le début», selon le dossier judiciaire. L'enquête menée par les services de sécurité a révélé que la dissolution, en 2003, de la SNTM/Cnan n'a pas été suivie par la désignation d'un liquidateur comme l'exigent les deux articles de loi 766 et 767. Une démarche qui relève du scandale, selon l'enquête. Les investigations menées par les services de sécurité ont révélé que «la gestion a été faite sans la prise en considération de la loi 03/01 du 19 février 2003, relative au mouvement de capitaux de l'étranger et vers le pays». Les investigations ont, dans ce domaine, dévoilé «l'infraction consistant au non-rapatriement du produit de la vente de matériel à l'étranger, au non-respect des réglements élémentaires de la Cnan et même du règlement interne de son conseil d'administration». Les investigateurs soulignent que la non-désignation d'un liquidateur pour la dissolution de la SNTM/Cnan, en 2003, avait pour but de dissimuler des documents comptables compromettants pour différents hauts responsables de la Cnan. Selon le dossier judiciaire, certains responsables de la CNAN, dont l'ex-PDG Ali K. et son successeur Ali B., procédaient à la vente de matériel appartenant à la compagnie nationale algérienne de navigation, à l'étranger, sans que l'argent provenant de cette vente ne soit rapatrié en Algérie. «Ces ventes profitaient aux intérêts personnels de ces responsables», selon l'enquête menée par les services de sécurité. Les investigateurs ajoutent que «les préjudices financiers causés à l'Etat par ces procédés sont considérables». Nous y reviendrons avec de plus amples détails dans une prochaine édition.