Si les Aztèques, les Zapotèques, les Toltèques et autres autochtones ont donné une civilisation riche et haute en couleur, il n'en demeure pas moins que leur passé grandiose a gardé une empreinte indélébile dans leur mode de vie. C'est ce qui caractérise l'exposition sur le Mexique qui se tient du 21 au 28 janvier à la galerie Racim. Initiée par l'ambassade du Mexique, en collaboration avec cette galerie, cette manifestation témoigne du passé de grandeur de ce pays avec ses us et ses coutumes.Des photographies, des costumes et des masques témoignent de cette culture plurielle à larges variations qui a fait à une période donnée le prestige et la renommée de ce pays. De magnifiques photographies de Mexico et de fêtes sont à l'honneur. Des danseuses en habits traditionnels multicolores évoluent telles des elfes par leur grande agilité. Une foule en liesse, des concerts en plein air, des mariachis, des feux d'artifice représentent le Mexique d'aujourd'hui, où l'air du temps est aux réjouissances et à l'allégresse. Masques, totems et habits traditionnels Parallèlement, sur les cimaises de cette galerie, le Mexique avec ses us et ses coutumes se décline par des costumes traditionnels et des représentations de masques de diverses formes et couleurs. Dans le volet des masques, il est indéniable que les ancêtres de ce pays avaient une nette prédilection pour les masques et totems. Chaque évènement de la vie, naissances, morts, mariages, fêtes, vieillesse, terre, est marqué par une représentation. Même la terre, essentielle dans cette culture appelée la Pacha Mama, a ses rituels et ses symboles. Ces innombrables masques, des sculptures sur bois de frêne, polychromé ou laqué et d'extrait d'agave ont de multiples significations. Certains montrent des animaux ou des diables aux cornes énormes en noir ou jaune, aux grandes dents, et aux yeux exorbités, des judas faits de carapaces de tatou, des jaguars, des chauve- souris, des rois de la mer tout de ocre, une poupée zapaliste de l'Etat de Chiapas, des têtes d'hommes, comme ce flibustier aux sourcils broussailleux, à la barbe fournie et au bonnet rouge, ou cet ermite sur bois de Tzimiru, ou ce roi mage blanchâtre en bois de pin. On remarquera un seul masque de l'Etat de Huichala en perlage, un travail fin de haute précision nécessitant beaucoup de dextérité. Bon nombre proviennent des régions du Michigan, d'Oaxaca, de Chiapas, de Morelos, du Michoacán. Anciennes croyances Notons que cette civilisation millénaire a eu une forte charge symbolique et a une forte consonance en matière de représentations. Ce peuple marqué par de nombreuses croyances avait beaucoup d'emblèmes et de divinités représentées. Cette exposition s'ouvre sur l'aspect vestimentaire traditionnel avec des habits de fête, mais aussi du quotidien, comme cette jupe plissée de teinte écrue avec un haut coloré, ou cette autre jupe ample aux motifs aztèques d'un indigène de Mazateca, ou cet ensemble aux motifs de points de croix utilisé dans la danse des vieillards. Des ponchos aux tons vifs rouge et orange en laine ou en toile à rayures blanches et fuchsia ou blanc et bleu de Chinanteca, de Huipil ou de Yalatag rappellent ce mode costumier si prisé dans cette contrée du monde. Cette exposition synoptique donne un large kaléidoscope de cette civilisation séculaire qui continue de fasciner tant par sa splendeur que par son passé prestigieux. Pour tous les férus de culture, une virée à la galerie Racim s'impose.