Des rebelles kurdes ont échangé lundi des coups de feu avec des soldats turcs, pour la première fois depuis le cessez-le-feu proclamé le 20 mars par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé l'état-major de l'armée turque. "Un groupe de terroristes a tiré des coups de feu d'intimidation sur une base de l'armée (...) dans la ville de Sirnak, dans le sud-est (du pays) et un hélicoptère a riposté en légitime défense", a indiqué le commandement militaire dans un communiqué. Un soldat a été légèrement blessé lors de cet incident par une pierre qui ricochait, selon la même source, qui n'a donné aucune précision sur d'éventuelles victimes dans les rangs rebelles. Les combattants du PKK ont commencé le 8 mai à se retirer du sol turc pour rallier leurs bases du nord du Kurdistan irakien, un moi et demi après l'appel historique de leur chef emprisonné Abdullah Öcalan à se retirer. Les quelque 2.000 combattants du PKK doivent achever leur retrait de Turquie d'ici au début de l'hiver. Malgré l'échec de plusieurs tentatives précédentes, le gouvernement turc a repris à la fin 2012 des discussions avec M. Öcalan, qui purge une peine de prison à vie, pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. En échange de son retrait, le PKK a exigé des réformes en faveur des Kurdes de Turquie qui réclament la reconnaissance de droits spécifiques, notamment le droit à l'éducation en langue kurde, pour leur communauté de 12 à 15 millions de membres, ainsi qu'une forme d'autonomie régionale. Une frange de l'opinion turque reste catégoriquement opposée aux discussions engagées par le gouvernement avec le chef du PKK, largement considéré comme un "terroriste".