Que ce soit sur le plan économique ou sécuritaire, «l'Algérie se porte bien». Ce sont ceux qui prévoient «l'évaporation du pétrole», source quasi unique de revenus pour le pays, «dans 25 ans qui vont s'évaporer», répond avec assurance, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, qui reconnaît toutefois des défaillances à rattraper, notamment dans le domaine de la gestion. C'est, en substance, le discours qu'a développé le Premier ministre, jeudi, devant la société civile à El Bayadh. Il insistera sur le fait que l'Algérie dispose de moyens financiers importants pour faire face à tous les problèmes. «Ne vous inquiétez pas, nous avons des capacités pétrolières énormes», a-t-il dit, insistant pour étayer ses propos sur l'opportunité qu'offre le gaz de schiste dont dispose l'Algérie. Sellal poursuit : «Ne craignez pas l'avenir, mais si nous ne savons pas comment économiser, nous n'irons pas loin.» Une contradiction remarquée dans les propos du Premier ministre qui fait étalage des moyens financiers et matériels de l'Etat, décidé à «construire une réelle économie» ; un «oui, mais» qui peut être interprété comme un appel «à retrousser les manches» pour construire le pays «ensemble». Il fera état, dans ce sens, de la volonté de l'Etat de relancer les entreprises publiques économiques, une des meilleures solutions pour «absorber le chômage», celui des diplômés universitaires notamment. M. Sellal a ainsi plaidé pour «le rétablissement de l'ancienne base industrielle qui a disparu avec le temps», ajoutant que cette base, qui concerne, entre autres, les textiles et le cuir, sera opérationnelle petit à petit pour les secteurs privé et public. «Toutes les entreprises publiques doivent trouver des partenaires étrangers ou du secteur privé algérien pour redonner vie aux usines fermées. C'est la seule solution pour créer des postes d'emploi», a-t-il insisté, révélant au passage que «la Fonction publique a atteint ses limites», dans la création d'emploi s'entend. Le Premier ministre, qui a reconnu certaines défaillances enregistrées dans la gestion des affaires économiques du pays, rappellera la disponibilité des moyens nécessaires dont dispose l'Etat «pour aller loin». «La solution à l'emploi est économique, nous ouvrirons la voie pour la création d'entreprises privées. Les banques vous prêteront de l'argent, proposez vos projets», a-t-il lancé à l'adresse des jeunes, qu'il appelle toutefois à «dépasser la culture de la violence» car, selon lui, «elle n'apportera aucun profit». Le gouvernement fournit tous les efforts possibles pour faire face aux problèmes quotidiens des citoyens auxquels il promet un bon Ramadhan et un été «sans délestage», car Sonelgaz, «pour rattraper le retard, a fait en 6 mois, un travail de 4 à 5 ans», dit-il encore. «C'est un péché de toucher à la terre des chouhada» Le Premier ministre Abdelmalek Sellal est aussi longuement revenu, lors de son intervention, sur la situation sécuritaire dans la région, affirmant que «le pays va bien» et ce, grâce à l'Armée nationale populaire (ANP) et aux services de sécurité. «Il est vrai, a-t-il dit, que l'Algérie se trouve dans une région qui connaît des perturbations sur le plan sécuritaire, dont la situation prévalant au Sahel et celle dans laquelle se trouvent certains pays voisins.» «Je reconnais que des affaires liées au terrorisme affectent la sécurité de nos frontières, mais soyez sûrs que l'Algérie dispose de tous les moyens pour faire face à ces risques», a souligné M. Sellal. «J'affirme avec force que l'Algérie dispose de tous les moyens pour protéger ses frontières et ses citoyens», a-t-il encore dit, précisant que «l'Armée nationale populaire et les services de sécurité sont mobilisés jour et nuit pour sauvegarder la sécurité du pays». D'ailleurs, il soulignera que la politique de l'Algérie en termes de lutte anti-terroriste notamment et sa position à l'égard de la violence et du terrorisme est «claire» et «reconnue» à l'échelle internationale. «C'est un pêché que de toucher à nos citoyens et à la terre des chouhada», a-t-il dit soulignant, dans ce cadre, que «l'Algérie n'est pas un pays de violence mais saura se défendre contre tout ce qui pourrait porter atteinte au citoyen et à la société».