C´est officiel, France 24 en langue arabe passerait, dès octobre, de 10h de diffusion à 24 heures. C´est ce qu´a annoncé le P-DG de France 24, Alain Pouzihac, à l´ensemble des salariés de la chaîne. La chaîne d´information avait initialement prévu de passer de 10 à 15h de diffusion par jour en arabe au 1er juin 2010, mais la chaîne était confrontée à des difficultés internes, liées notamment à une concurrence entre journalistes maghrébins et orientaux qui avaient retardé cette échéance. A cela s´ajoutait une guerre de pouvoir entre Alain Pouzihac et Christine Ockrent, et qui avait également influé sur la situation de la chaîne. Finalement, une intervention en haut lieu, avait stoppé l´hémorragie et relancé France 24. La chaîne redémarre et Christine Ockrent est même annoncée prochainement à Alger pour porter la nouvelle et surtout rassurer le gouvernement algérien sur les bonnes intentions de France 24, concernant l´Algérie. Mais pour «re-starer» (redémarrer) la chaîne, des têtes sont, bien sûr tombées. Après le licenciement de Vincent Giret, le directeur de la rédaction, c´était au tour de Sandrine Treiner, rédactrice en chef, de faire les frais de la colère d´Alain de Pouzilhac qui a repris le pouvoir de la chaîne publique d´information continue l´été dernier. Il avait placé Jean Lesieur, 61 ans, au poste de directeur de la rédaction, avant que celui-ci ne quitte la chaîne il y a quelque temps... Le récent départ d´Albert Ripamonti, rédacteur en chef, pour I-Télé, n´a pas arrangé les choses. Pouzilhac a détruit l´organisation mise en place par «la reine Ockrent», la numéro 2, avec laquelle la cohabitation était devenue chaotique. La paire dirigeante de la chaîne avait été installée par Nicolas Sarkozy vers la fin de l´année 2007, créant l´Audiovisuel extérieur de la France (AEF), un holding coiffant France 24, RFI, Monte-Carlo Doualiya...Alain de Pouzilhac qui était occupé à régler le plan de départs volontaires de RFI, avait délégué à Christine Ockrent la gestion quotidienne de France 24. Mais en reprenant du service l´été dernier, Pouzilhac a découvert que France 24 allait dans le fossé. La situation financière était dans le rouge. En son absence, Giret et Ockrent ont recruté 30 collaborateurs francophones de trop alors que les embauches budgétées étaient réservées à l´extension sur 24 heures de la version arabophone de la chaîne. Si bien que les comptes 2010 s´acheminaient vers un déficit de 1,1 million d´euros. De plus, selon un sondage, la version 2 de France 24, pilotée par Vincent Giret, avait généré une perte d´audience de 6% alors que son prédécesseur Grégoire Deniau (chassé par Ockrent) avait «boosté» l´audience de 32%... En outre, le curseur de la notoriété indiquait que la marque France 24 avait reculé de 7%. Par ailleurs, dans l´intervalle d´un an, 9 managers sur 12 avaient quitté la chaîne. Avec sa façon de faire, Christine Ockrent était à l´origine de certains de ces départs...Résultat des courses: France 24 était à la Une de la presse internationale comme un modèle de mauvaise gestion. Les pressions politiques se sont multipliées sur Pouzilhac durant l´été afin de protéger la compagne du chef de la diplomatie. Pouzilhac a alors épargné Ockrent, le temps de faire passer la crise. Mais les jours de la Reine de France 24 sont conditionnés par le prochain remaniement du gouvernement et un départ plus que probable de Bernard Kouchner. Pour le moment, Pouzilhac sort vainqueur et annonce déjà son ambition de diffuser la chaîne en langue anglaise sur la majeure partie du territoire américain dès le mois de juillet grâce à l´accord signé en avril avec GlobeCast. [email protected]