Le 5 Octobre est une date repère qui marque immanquablement la rentrée politique qui permet, dans une morne ambiance dénuée de toute activité de la part des partis, à certaines personnalités, du passé comme du passif, de faire des déclarations qui entretiennent l´illusion d´un débat politique. Tout d´abord, il faut se féliciter que le Docteur Chadli Bendjedid, spécialiste en linguistique, ne soit plus en mesure de signer des ordonnances car il y a longtemps qu´il aurait paraphé le permis d´inhumer de la langue amazighe, lui qui eut besoin jadis de faire appel à un interprète pour dialoguer avec une de ses sujettes, propriétaire de la maison qui abrita le célèbre Congrès de la Soummam. Il faut se féliciter par ailleurs, de l´intérêt porté par Son Excellence l´ambassadeur du Mexique à l´endroit de cette langue victime de maintes tentatives d´assassinat par les divers impérialismes qui sont passés par ici. Il faut souligner le fait que si l´ambassadeur du pays qui enfanta Zapata, a prononcé un discours en tamazight à Vgayet, ce n´est que pour honorer implicitement la mémoire de Mouloud Mammeri qui s´intéressa aux Aztèques, victimes eux aussi, d´un ethnocide. Prions pour que les simples mortels que nous sommes soient encore de ce monde, pour que d´autres voix, émoustillées par le livre de Saïd Sadi, puissent se joindre au concert de ceux qui veulent apporter un peu de lumière à ce peuple frustré par presque un demi-siècle de mensonges et de non-dits. Prions qu´un jour, enfin, les services de l´Armée française ouvrent leurs archives minées à nos chercheurs assoiffés. Peut-être que cela mettra d´accord les différentes parties qui se livrent à présent une guerre médiatique qui ne veut pas dire son nom. Il faut dire que l´information et la désinformation sont des armes redoutables dans la guerre que mènent les différents pouvoirs en temps de guerre comme en temps de paix pour le contrôle et la formation des opinions. Il aura fallu quarante ans pour que le pouvoir français ouvre les archives de la Première Guerre mondiale, pour que le peuple qui avait consenti tant de sacrifices durant cette mémorable boucherie, apprenne que le gouvernement mortellement patriotique d´alors avait ordonné à l´état-major des armées de ne point bombarder les sites d´Alsace-Lorraine où étaient implantées les usines Krupp, qui fournissaient armes et munitions aux armées de Guillaume II. Ce qui donne raison à Karl Marx qui disait que les prolétaires n´ont pas de patrie puisque les profits capitalistes ignorent et transcendent les frontières. Nous n´en finirons pas d´en apprendre sur les petits secrets et les gros mensonges de l´histoire, mais un peu trop tard hélas! Comme nous n´en finirons pas de découvrir les multiples crimes commis au nom de la démocratie qui va curieusement de pair avec les intérêts financiers des entreprises capitalistes du monde occidental: ainsi, le gouvernement américain vient de faire ses plates excuses au peuple guatémaltèque d´avoir sciemment inoculé le virus de la syphilis à de pauvres sujets d´un pays soumis à la dictature d´un homme installé par Wall Street: tout cela pour que les laboratoires américains puissent essayer à moindre coût leurs antibiotiques. Un film récent de fiction sur la CIA fait état de l´introduction de criquets pèlerins dans un état producteur de café parce que son dictateur éclairé s´oppose à la présence du Capital dans son pays. Le Hugo Chavez du film sera victime d´un coup d´Etat des forces armées: la fiction n´est pas loin de la triste réalité quand on apprend que durant la guerre sourde menée contre Fidel Castro, la CIA avait introduit la grippe porcine dans l´île de la Liberté. Demain, il ne faudra pas s´étonner si l´on apprend que les virus du sida, d´Ebola ou des mollahs soient sortis des laboratoires US. Tout cela avec en filigrane, la statue de la Liberté éclairant le monde et les billets de la monnaie US. Sacré dollar!