L'insécurité dans la région ne cesse d'aller crescendo depuis la terrible embuscade qui avait fait plus de 40 morts parmi les militaires. Samedi dernier vers 23 heures, apprend-on de sources recoupées, «un faux barrage a été tendu par des éléments du Gspc du côté de Sidi Maânsar, située à environ 25 kilomètres de la ville de Batna sur la route de Timgad». Les mêmes sources ajoutent que «quatre citoyens ont été assassinés». Parmi eux se trouvait un policier en civil. Plusieurs autres citoyens ont également été rackettés. «Les terroristes qui étaient au nombre d'une vingtaine, racontent des témoins, étaient bien armés et agissaient avec méthode et minutie». Ils auraient récolté d'importantes sommes d'argent ainsi que des quantités de vivres et d'effets vestimentaires trouvés chez certains voyageurs. Les services de sécurité, informés de ce faux barrage par les citoyens qui s'en sont sortis indemnes, se sont immédiatement rendus sur les lieux alors qu'une vaste opération de ratissage a été déclenchée par les forces de sécurité. Elle se poursuivait hier jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse. La veille, un autre faux barrage, dressé du côté de Boghni s'était soldé par l'assassinat d'un député du FLN ainsi que de deux autres citoyens. Ce faux barrage tend à confirmer le retour en force, de plus en plus prononcé, des éléments du Gspc, dans tout l'est du pays jusqu'au centre, dans les hauteurs de Bouira et de Boumerdès. Ce groupe est le seul à avoir grossi ses rangs durant l'année écoulée suivant les propres déclarations du chef d'état-major dans un entretien accordé au journal Al-Ahram en recrutant 220 nouveaux jeunes alors qu'il a perdu 197 terroristes dans divers accrochages avec les forces de sécurité. Le Gspc, connu pour être proche d'Al-Qaîda, comme l'a reconnu le Président Bouteflika en personne lors d'une récente visite effectuée en Autriche, semble être le principal groupe activant encore dans le pays depuis que les maquis du GIA ont été réduits à leur plus simple expression, se contentant de quelques rackets sur des citoyens isolés et des assassinats de personnes isolées et absolument sans défense. Le Gspc, en revanche, a multiplié ces derniers temps les attaques contre les forces de sécurité. Ainsi en est-il de l'embuscade récemment tendue en Haute Kabylie et qui s'était soldée par la mort d'une dizaine de policiers. Elle devait être suivie quelques jours plus tard par l'assassinat de trois autres policiers presque au même endroit. Ces attaques sont toutes attribuées à Hassan Hattab et à ses hommes dont un des principaux fiefs se trouve dans ces régions fortement boisées et extrêmement accidentées. L'attentat le plus important commis cette année par les hommes de Hattab, précisément à Batna, a été l'embuscade tendue à un convoi de forces d'élite de l'ANP en janvier 2003 et durant lequel pas moins d'une quarantaine de militaires avaient été assassinés en plus de trois gardes communaux alors que de nombreux autres avaient été blessés. La lutte antiterroriste est loin d'être terminée. La preuve, hélas, nous en est donnée par les chiffres. Il ne se passe désormais plus aucun jour sans qu'il soit porteur de son cortège de morts...