la courgette, les haricots et la laitue etc. sont disponibles à de bons prix A 10 jours du mois sacré, l'inquiétude des citoyens concernant les prix et la disponibilité des produits agricoles, est de plus en plus grande. Pas de souci soutient le ministre de l'Agriculture. «Le marché est bien approvisionné, les produits sont disponibles en quantité et les prix sont plus ou moins abordables», a assuré, hier, le nouveau directeur de la régulation et du développement des productions agricoles au ministère, Youcef Redjam Khodja à la Radio nationale. Cette situation pousse M. Redjam Khodja à affirmer que «les produits (fortement demandés pendant le mois de Ramadhan) seront disponibles en grandes quantités durant le mois sacré du Ramadhan». M. Redjam Khodja évoque comme exemple, les produits de saison telle la tomate, indispensable à la préparation de la chorba, dont 130.000 tonnes seront mises sur le marché durant le mois de jeûne. Autres produits indispensables pour les fameux plats traditionnels du f'tour, et qui seront également mis sur le marché: la courgette 48.000 tonnes, les haricots 11.000 tonnes et la laitue 26.000 tonnes. Pour ce qui est de la flambée du prix du citron qui a atteint les 200 DA, M. Redjam Khodja impute la responsabilité aux citoyens! D'après lui, «l'Algérien a créé son propre système de régulation en stockant dans son congélateur de grandes quantités de citron, quand il se vendait il y a quelques mois, à 25 DA, en prévision du mois de Ramadhan». Quant au légume le plus consommé par les Algériens, à savoir la pomme de terre, il assure qu'il n'y a aucun souci à se faire à ce sujet et cela, depuis 2008. «Les prix et les quantités de la pomme de terre sont stables depuis 2008, et cela grâce au système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac)», révèle-t-il. Le directeur au ministère de l'agriculture explique qu «' il y a une période creuse où l'Algérie ne produit pas de pomme de terre et c'est là où ce situe le problème. Le rôle du Syrpalac est d'intervenir durant cette période pour réguler le marché». En fait, la régulation du marché des produits agricoles se fait à travers le Syrpalac qui consiste à stocker les surplus de production quand il s'agit de certains produits locaux de saison comme la pomme de terre, l'ail et l'oignon, et les céréales issues de la production nationale. Il s'agit également, de constituer des stocks par l'importation de quantités supplémentaires en céréales et poudre de lait. Outre la protection du pouvoir d'achat des consommateurs, le Syrpalac vise à protéger les revenus des agriculteurs et à rationaliser les importations. A la question de savoir si le Syrpalac a atteint les objectifs escomptés lors de sa mise en place en 2008, il laisse l'honneur au citoyen de juger de lui-même les améliorations qu'a connues le marché depuis. «Ce que je peux dire, c'est que pour la pomme de terre, le produit le plus consommé par nos concitoyens, on a réussi à stabiliser son prix», fait-il savoir. «On ne doit cependant pas trop vite crier victoire. Il faut consolider et construire cette régulation pour qu'elle soit durable», juge-t-il. Pour la question des fruits et légumes, voilà le citoyen rassuré, même si le citron posera problème. Cependant, qu'en est-il des viandes rouges et blanches? La viande bovine à 450 DA le kilo Concernant les viandes, M. Redjam Khodja a affirmé que «le marché sera bien approvisionné, étant donné les quantités importées et stockées qui seront mises sur le marché pour stabiliser les prix et répondre à la forte demande pendant le mois sacré de Ramadhan». En plus de la production nationale, des appoints d'importation ont été effectués, ajoute-t-il. «Outre la viande congelée importée, 4000 tonnes de viande ovine congelée d'origine locale seront mises pour la première fois sur le marché à un prix avoisinant les 600 DA/le kg», révèle M. Redjem Khodja. Cette viande ovine issue de la production nationale sera vendue à travers un circuit de distribution comprenant plus de 300 points de vente à travers 40 wilayas, a-t-il précisé. Le secteur a enregistré également plus de 22.000 tonnes de viandes rouges importées depuis janvier par des opérateurs publics et privés, poursuit-il. «Ces importations ce font depuis déjà près de 6 mois. On n'attend pas la veille du Ramadhan pour prendre nos dispositions c'est un travail à long terme qui s'inscrit dans la durée», tient-il à préciser. Des opérateurs ont également importé plus de 14.000 taurillons destinés à la boucherie, ce qui va donner 3000 tonnes de viande fraîche, énonce le même responsable. «En outre, un stock de 10.000 tonnes de viandes blanches a été constitué en prévision du mois de Ramadhan, soit le double de l'année précédente», rappelle-t-il. Comme l'année dernière, le poulet congelé issu de la production locale sera cédé à un prix de 250 DA à travers 286 points de vente dans les 48 wilayas du pays, selon M. Redjam, qui a souligné «qu'il ne s'agit pas là de casser les prix, mais de réguler le marché en stabilisant les prix». Donc après les fruits et légumes, M. Redjam Khodja soulage la ménagère en ce qui concerne la disponibilité des viandes. Mais alors, il reste les trois produits qui ont fait trembler le pays avec les pénuries qu'ils ont connues durant le premier trimestre de l'année en cours et qui sont le lait, la semoule et la farine. Les citoyens peuvent être soulagés, «le lait sera disponible pendant le mois de Ramadhan. On a pris nos dispositions pour parer à toute mauvaise surprise», rassure encore une fois M. Redjam Khodja. «Les pouvoirs publics ont décidé d'augmenter de 15% les quotas de poudre de lait des transformateurs pendant le Ramadhan: ce qui devrait hisser la production de lait pasteurisé en sachet à 5,2 millions de litres/jour contre 4,5 millions de litres/jour d'habitude», rétorque-t-il pour justifier son optimisme. «La quantité de poudre de lait dont nous disposons, nous couvre jusqu'à la fin de l'année. Cette augmentation des quotas a été faite exceptionnellement pour le mois de Ramadhan, car nous sommes conscients que la demande augmente durant cette période», atteste-t-il. Du lait, de la semoule et de la farine à satiété Il signale toutefois, qu'il «faut ajouter à cette poudre de lait, un apport de 1 million 300.000 litres de lait cru par jour». Il révèle en ce sens que «50 millions de lait cru sont collectés chaque mois à travers tout le territoire national». Ce qui permet un apport de 30% dans la production globale. Pour les céréales, l'augmentation des quotas des semouliers et des minotiers à hauteur de 10% va permettre également d'augmenter la quantité des produits à base de blé dur et de blé tendre. «Le niveau de nos stocks permet une couverture pour plusieurs mois, même en majorant de 10 à 15% la production», certifie-t-il. Enfin, M. Redjam, indique que «les 152 semouleries du pays produisent 110.000 quintaux de semoule par jour alors que 160.000 quintaux/jour de farine sont destinés à la fabrication du pain». Le département de Rachid Benaïssa a donc pris toutes les dispositions nécessaires pour que le mois sacré du Ramadhan se passe dans de bonnes conditions. Avec cette sortie qui a eu le mérite d'être rassurante, le ministère de l'Agriculture semble vouloir inciter son alter ego du Commerce à prendre à son tour ses responsabilités qui consistent surtout à contrôler les prix. Le fera-t-il? Seul le porte-monnaie de la ménagère pourra nous le confimer...