Khatir Mouhib, le maire de Zéralda va-t-il enfin pouvoir comparaître devant le tribunal correctionnel de Hadjout (Cour de Blida) pour escroquerie à la suite de l'affaire dite des microportables de Bousmaïl alors que le détenu crie à l'absence de dépôt de plainte de la part de Boucif, le commerçant-victime (?!?). Nous avons le maire qui se dit victime, il est en détention préventive, nous avons une gérante plaignante et affirme l'avoir déjà fait condamner. Et ce même commerçant qui ne cesse de regretter le gros préjudice moral qu'il a subi outre le préjudice matériel. Il parle même de 150 millions de centimes, le prix de cession des microportables. «Le maire a toujours prétendu que j'avais exagéré le montant et par ricochet gonflé les factures. Et alors, dans ce cas, il ne lui restait qu'à me restituer mon bien et nous n'en serions jamais arrivés-là», balance, aux côtés de Maître Samir Sidi Saïd, son conseil qui est, rappelons-le aussi, le défenseur de Lilia Issaâd, la gérante de l'hôtel Enour de Zéralda (Alger), qui, elle aussi, se dit victime depuis longtemps d'attaques injustifiées de la part du maire. Un charivari où chacun accuse l'autre, avec au milieu, la justice malmenée comme jamais, surtout que les proches, amis et fans du président de l'APC de Zéralda ne cessent de réclamer à cor et à cri la «libération immédiate de leur maire et... père!», c'est ignorer la marche de la justice! Or, coïncidence ou pas, l'arrivée de Bacha et Belkacem à Blida à la tête de la cour a vu les gros nuages noirs quitter le ciel de l'Atlas blidéen et la sérénité, la confiance ont regagné la quasi-totalité des magistrats qui avaient sombré (et le mot n'est pas trop fort) sous l'autorité de Mohamed Abdelli, procureur général décrié, honni, craint, etc. Depuis, les bonnes nouvelles tombent une à une pour ce qui est du bon fonctionnement de la cour où une ère nouvelle est créée. Et en guise de bonnes nouvelles, il y en a une, une très grosse qui a dû réjouir ses proches et amis et va enfin faire taire les mauvaises langues qui prétendent que le maire de Zéralda a contre lui tout l'appareil judiciaire de Blida. Et à Blida, une source sûre de la cour nous souffle que ni Bacha Boumediene, le procureur général, ni Abdelkader Belkacem, le président, n'ont à aucun moment eu un oeil sur le dossier qui se trouve entre les mains de la juge d'instruction que les fans de Mouhib ont «taxé» de marionnette entre les mains de Mohamed Abdelli, l'ancien procureur général. Et comme Abdelli est déjà du «passé», il ne restait plus à la juge d'instruction (de retour de son congé annuel) que de rouvrir le dossier et de l'expédier devant la section détenus présidée par la remarquable Yasmina Benzadi et qui est avant cela la présidente du tribunal de Hadjout. Ainsi, pour éviter tout murmure et tout chuchotement, elle a préféré laisser le siège à sa consoeur du pénal. De fait, les débats seront sereins. Nous apprenons par ailleurs, que le maire a suspendu sa seconde grève de la faim «du moment, considère-t-il, que l'acharnement va cesser». Attendons donc l'enrôlement du dossier et le procès.