Les prix du pétrole ont réduit leurs pertes en fin de séance lundi à New York et terminé sur un léger recul sous le coup d'un net renchérissement du dollar, les marchés affichant un scepticisme grandissant au sujet de l'application du plan anti-crise de la zone euro. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 93,19 dollars, en baisse de 13 cents par rapport à vendredi. Les cours se sont trouvés sous la pression d'un net raffermissement du dollar, mouvement qui rend le brut moins intéressant pour les acheteurs munis d'autres devises. Le billet vert a été dopé par l'intervention des autorités japonaises sur le marché des changes pour affaiblir le yen, qui évoluait à des records. Il a également été tiré vers le haut par un net repli de l'euro, sous 1,40 dollar. «Une fois passée la réaction réflexe à l'annonce (de l'accord européen de jeudi), les opérateurs essayent de comprendre comment il va être mis en place», a estimé Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). «Le marché étudie les détails et attend aussi plus de détails», a-t-il ajouté. Selon l'analyste, le sommet du G20 jeudi et vendredi en France pourrait apporter de nouvelles informations sur le sujet, et «jusque là, le marché va rester volatil». La semaine sera également marquée par des réunions de banques centrales aux Etats-Unis et zone euro et la publication des statistiques mensuelles de l'emploi du gouvernement américain, d'où une certaine prudence sur les marchés financiers lundi. «Les inquiétudes concernant l'Europe persistent» malgré l'accord annoncé jeudi matin par les pays de la zone euro pour endiguer la crise de la dette, a observé Phil Flynn, de PFG Best. L'analyste a par ailleurs constaté «des prises de bénéfice» au dernier jour d'un mois de forte reprise sur les marchés financiers: malgré un repli vendredi et lundi, le baril reste sur une hausse de 14 dollars sur le mois d'octobre. Le marché pétrolier «a suivi cet incroyable rebond des places boursières: les inquiétudes concernant l'Europe et les craintes de récession aux Etats-Unis (qui se sont apaisées au cours du mois) ont dicté la tendance», a-t-il estimé.