Avant d'arriver à Alger, il a séjourné dans la base de l'Africom à Stuttgart en Allemagne. Les Américains ne sont plus regardants non seulement sur le rythme des réformes mais sur ces réformes elles-mêmes en Algérie. Pour le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Maghreb, Raymond Maxwell, c'est une affaire qui ne concerne pas les Etats-Unis d'Amérique, mais les Algériens et leur gouvernement. «Personne ne peut émettre un jugement sur les réformes en Algérie car c'est une affaire qui concerne exclusivement le peuple algérien et son gouvernement», a-t-il déclaré en aparté à L'Expression, après sa rencontre avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. On est loin des déclarations intempestives et des injonctions des officiels américains jugeant «le rythme des réformes trop lent en Algérie». Depuis le début de la guerre en Libye, et conpte tenu de la circulation massive des armes et la détérioration de la situation sécuritaire au niveau du Sahel, les Etats-Unis d'Amérique semblent avoir adopté une autre démarche avec l'Algérie. En tout cas, pour M.Maxwell son déplacement en Algérie «est un voyage éducatif que je viens d'effectuer et qui me permettra de comprendre la situation aussi bien dans votre pays (l'Algérie, Ndlr.) que dans la région du Maghreb dont je suis en charge au niveau du département d'Etat». Le responsable américain a affirmé avoir pris connaissance avec les responsables qu'il a rencontrés, des réformes engagées en Algérie depuis ces six derniers mois. «L'Algérie a engagé des réformes pour répondre aux aspiration de ses populations mais aussi pour éviter qu'il y ait une révolte comme cela a été le cas dans les pays de la région», a affirmé M.Maxwell. Avant d'arriver à Alger, il a séjourné dans la base de l'Africom qui est implantée à Stuttgart en Allemagne. Il a été reçu mercredi dernier par Abdelkader Messahel et durant la journée de jeudi par Abdelaziz Belkhadem en tant que ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat. Raymond Maxwell a aussi exprimé l'intention des Etats-Unis de vendre des équipements militaires à l'Algérie dans le cadre de la coopération pour la lutte contre le terrorisme et le trafic d'armes et de drogue. L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade. «Nous sommes en train de définir les voies et moyens de vendre des équipements militaires à l'Algérie dans le cadre de la lutte antiterroriste», a déclaré Maxwell, qui a souligné que «les efforts des Etats-Unis visent à stopper la propagation des activités d'Aqmi (Al Qaîda au Maghreb islamique) dans la région et lutter contre le trafic de drogue, d'êtres humains et toute sorte de trafics». Le responsable américain a rappelé l'existence entre l'Algérie et les Etats-Unis d'un partenariat dans plusieurs domaines, dont celui de la lutte antiterroriste, l'échange de renseignements et la lutte contre le trafic d'armes. A propos de ce dernier point, il a précisé que «l'objectif est d'éviter la prolifération d'armes à partir de la Libye». Revenant sur les entretiens qu'il a eus avec les responsables algériens durant sa visite, M.Maxwell a indiqué avoir abordé avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M.Abdelkader Messahel, des «préoccupations communes» concernant la région. «Nous avons parlé de la Libye et des relations algéro-libyennes», a-t-il dit, soulignant que les Etats-Unis espèrent que les pays voisins de la Libye «vont appuyer le CNT (Conseil national de transition) à créer une nouvelle démocratie à partir d'une situation fragilisée». Sur le plan de la coopération entre les deux pays, le responsable américain a rappelé l'existence d'un partenariat «important» entre l'Algérie et les Etats-Unis fondé sur «l'amitié», exprimant le souhait de son pays de renforcer davantage les relations bilatérales. Il a indiqué que les nombreuses visites de responsables américains en Algérie «ne font que souligner la qualité des relations algéro-américaines». «Les deux pays ont beaucoup d'intérêts communs», a-t-il précisé. Depuis ces six derniers mois, jamais l'Algérie n'a reçu autant d'émissaires américains. Le 23 octobre dernier, c'était le secrétaire d'Etat-adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et l'Afrique du Nord, M.Jeffrey D.Feltman, qui s'est rendu à Alger où il a rencontré le Président Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères, des responsables militaires ainsi que des animateurs de la société civile. Dans un point de presse qu'il avait animé au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, M.Feltman avait affirmé qu'«il est important pour nous de comprendre la position de l'Algérie concernant ce qui se passe dans la région et comment l'Algérie envisage la meilleure façon de soutenir les autorités de ce pays (Libye) en période de transition», avait-il ajouté. «L'Algérie est un pays voisin de la Libye et il était très important de connaître l'opinion (de l'Algérie) sur la situation en Libye et avoir les avis et conseils du Président Bouteflika pour savoir quelle était la meilleure façon d'aider ce pays à avoir une bonne transition», avait indiqué M.Feltman à la presse, au sortir de l'audience que lui avait accordée le chef de l'Etat. Outre la situation en Libye, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et l'Afrique du Nord avait indiqué avoir évoqué avec les responsables algériens les élections qui ont eu lieu en Tunisie.