Il s'est étalé longuement sur la situation politique qui prévaut actuellement en Egypte. «L'institution militaire égyptienne n'a rien à voir avec ce qui se passe actuellement en Egypte, a déclaré Youcef Khaled, réalisateur égyptien, ajoutant que «le conseil militaire gère le pays en ignorance flagrante de choses qui provoqueront davantage de catastrophes». Le réalisateur Youcef Khaled est longuement revenu sur la situation politique qui prévaut actuellement en Egypte estimant qu'«un grand écart sépare l'institution et le conseil militaire d'Egypte». «Il y a une grande différence entre l'institution militaire, qui est notre fierté, et le conseil militaire», a-t-il expliqué. Ce bloc de déclarations a été fait en marge de l'atelier sur le film d'une minute organisé à l'occasion de la tenue à Oran de la 5e édition du Festival d'Oran du film arabe. Anti-intégriste, Khaled Youcef croit dur comme fer que «le courant intégriste n'a pas de vision claire encore moins un projet de société civilisationnel adéquat pour la construction de l'avenir de la nation, cela se concrétisera dans l'avenir». Sur sa lancée, il a ajouté que «la plupart des peuples arabes sont nostalgiques à ces courants vu le règne, pendant ces dernières 40 années, des systèmes répressifs». En homme sûr de lui et de ses convictions politiques, notamment la compassion qu'il porte en faveur de la révolution du 25 janvier, le réalisateur du film «Kaf El Kamar» semble suivre de prés les évolutions de la révolution égyptienne. Tout compte fait, il déclare fortement et hautement que «la révolution se poursuit». En clair, des projets cinématographiques sont en vue mais dans l'immédiat. Là encore, Khaled Youcef le dira en affirmant qu' «il faut d'abord contenir toute la révolution avant de passer à toute création». Sur les pas d'un autre symbole du cinéma arabe, Khaled Youcef n'a pas ménagé d'efforts pour dire que «tel qu'il est connu, si Youcef Chahine est encore vivant, il serait le premier à occuper courageusement la place de Tahrir tout en étant entouré de milliers de jeunes». La présence du réalisateur égyptien sur le sol algérien, en particulier dans la wilaya d'Oran, est purement culturelle puisque son film «Kaf El Kamr» postule au titre de «El Wihr Ed Dahabi». Profitant de sa présence, les organisateurs ont mis au point un atelier de réflexion et de travail qui a été présidé par Khaled Youcef. Ce dernier a axé son intervention sur le rôle que doit jouer le réalisateur pendant le tournage des films. «Comme un bon rédacteur en chef d'un quelconque journal, un bon réalisateur ne doit jamais s'emporter contre son acteur même si la séquence nécessite d'être répétée vingt fois», a-t-il affirmé, ajoutant que «ce réalisateur doit se mettre, en tant que connaisseur, à la place du scénariste, du caméraman et du comédien». La réalisation d'un quelconque film n'est pas une mission aussi simple, toute la responsabilité repose sur le réalisateur. Là est toute la question: où se situe donc la place du comédien? Le réalisateur Khaled Youcef dira, sans aucune vanité, que «la mission de l'acteur est tout aussi difficile, c'est pourquoi le réalisateur doit se comporter tendrement avec ses comédiens tout en communiquant avec eux selon leurs niveaux d'instruction».