Le festival change d'appellation et de commissaire Très heureuse est Rabia Moussaoui, le nouveau commissaire du désormais Fofa qui s'est ouvert jeudi soir pour s'étaler jusqu'au 22 du mois en cours. Le festival, qui change d'appellation et de commissaire, veut s'inscrire dans la continuité même si son image de marque a quelque peu été écornée par des couacs qui ne semblent pas se régler (le paiement des lauréats des précédentes éditions qui tarderait à se faire). Que ce soit lors de la cérémonie d'ouverture ou à la conférence de presse animée en matinée au théâtre Abdelkader-Alloula où se tiendront chaque matinée les compétitions des courts métrages au nombre de 12, Rabia Moussaoui n'a pas caché son enthousiasme de voir abrité dans la ville d'Oran et encadré par des Oranais ce Festival du cinéma qui en est à sa 5e édition cette année, la seconde se tenir en plein mois de décembre. La commissaire du Fofa a brandi l'étendard de «l'unité arabe» comme premier objectif tracé par ce festival et «le film arabe» comme concurrent à ce qui se fait ailleurs en Occident dans un deuxième temps. «Au nom de l'Algérie, du peuple, et des autorités je vous salue et vous souhaite la bienvenue», a-t-elle déclaré en substance avant de tracer les grandes lignes et programmation de ce festival qui comprendra ainsi 12 longs métrages en compétition et 7 documentaires pour la première fois, et ce afin de montrer les produits réalisés dans le cadre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», en prévision dira la directrice de la programmation, Nabila Rezaig, à la nouvelle catégorie qui entrera en lice l'an prochain, à savoir le film documentaire. En tout, ce sont 18 pays qui ont confirmé leur participation. La Mauritanie y prend part pour la première fois... Les douze longs métrages seront en lice pour le «Wihr d'Or», grand prix doté d'un montant de 50.000 dollars. L'Algérie entre en compétition avec deux films, à savoir Normal de Merzak Allouache qui sera projeté le mardi 20 décembre et Kedach Thabni (Combien tu m'aimes) de Fatima Zohra Zamoum, qui a été projeté hier et rediffusé ce soir. La section des courts métrages verra la programmation de 23 oeuvres qui vont concourir pour le «Wihr d'or» doté d'un prix d'une valeur estimée à 30.000 dollars.. C'est la comédienne tunisienne Fatima Bensaïdane qui présidera le jury de la section des longs métrages composé notamment de la Marocaine Majida Ben Kiran et la comédienne égyptienne controversée Hala Sadki, celle-ci a fait l'objet une campagne contre sa venue à Oran par un groupe de gens sur le réseau Facebook. Une comédienne qui aurait insulté l'Algérie lors du conflit algéro-égyptien (éliminatoires de football). Le jury des courts métrages sera présidé quant à lui par le cinéaste algérien Abdenour Zahzah absent lors de la cérémonie d'ouverture. Les cinéastes arabes Tariq Echannaoui, Abderrahmane El Majidi et Noureddine Adnani dirigeront le jury d'évaluation des films documentaires. Le comité d'organisation a également programmé, pour cette édition, un autre volet intitulé «Ticket de cinéma», ou «L'Invité Cinéma» qui permet au public de redécouvrir des films qui ont marqué l'histoire du cinéma arabe à l'instar de Chronique des années de braise de Mohamed-Lakhdar Hamina, Mascarade de Lyès Salem ou encore Mar oua Romane, un film palestinien. Deux ateliers aussi sont proposés durant ce festival, l'un portant sur «La jeunesse arabe et les ciné-clubs», et le second sur «Les enfants et la bande dessinée», avec la participation d'experts et de spécialistes algériens et de l'étranger. Pour les conférences, deux thèmes ont été choisis et portent sur «La formation et la place des échanges cinématographiques» et «Le Forum arabe du cinéma: défi et perspectives»... La cérémonie d'ouverture qui a été présidée par les deux comédiens Bahia Rachedi et Mohamed Adjaïmi au Centre des Conventions, a rendu en outre hommage au metteur en scène Mohamed Slim Riyad, au documentariste Nourredine Adnani, et la valeureuse comédienne Farida Saboundji ainsi que la cinéaste tunisienne Fatima Bensaïdane. Femme truculente et modeste et généreuse. Le clou de la soirée a été la projection du film Le Stade, réalisé par le Tunisien Slim Alaedine et produit par l'Algérien Khaled Benaïssa. Un film d'atmosphère qui joue sur le contraste entre la vie oisive des gens et la vie animée des stades. On ne l'entend pas vraiment mais plutôt on ressent la lourdeur de l'ambiance qui règne après le match. Un film qui tend à exacerber le son et l'image pour rendre compte de sensations profondes et dures. Cette cérémonie a aussi été marquée par la présence du wali d'Oran Abdelmalek Boudiaf qui a souligné dans son allocation l'importance du 7e art dans l'écriture de l'histoire des peuples tout en rappelant l'âge d'or du cinéma algérien après l'indépendance. Pour sa part, la commissaire du festival, Rabia Moussaoui, insistera sur le rôle du cinéma et du message qu'il apporte dans la promotion de la culture arabe à l'échelle de l'universel. Enfin, le président d'honneur, Mohamed Bensalah, qui évoquera l'importance à donner plus de «place à l'image» au détriment de la parole, a souligné aussi dans la matinée la nécessité d'équiper les salles en moyens techniques modernes et surtout de restaurer ces salles qui appartiennent actuellement aux APC mais doivent revenir au ministère de la Culture pour les prendre en charge et céder leur gestion à des jeunes compétents, amoureux du cinéma. «Il faut qu'il y ait un acte d'affectation pour les restaurer», a-t-il martelé. Enfin, il est bon de noter que des ciné-bus sillonneront quatre communes de la wilaya d'Oran pour projeter dans ces localités les films programmés dans le cadre de ce festival. Ces films seront projetés en plein air dans les places publiques d'Arzew, Aïn Turck, Messerghine et Gdyel afin de toucher le maximum de public.