L'ancien général de corps d'armée de l'Armée nationale populaire a été inhumé hier au cimetière de Ben Aknoun en présence d'une foule nombreuse La quasi-totalité des personnalités qui occupent les postes-clés au sein du pouvoir se sont donné rendez-vous hier pour rendre un dernier hommage au défunt. Décédé lundi dernier suite à un arrêt cardiaque à l'hôpital Mohamed-Ziouchi de Tolga, dans la wilaya de Biskra, l'ancien général de corps d'armée de l'Armée nationale populaire a été inhumé hier au cimetière de Ben Aknoun à Alger. La cérémonie s'est déroulée en présence d'une foule nombreuse composée de ses compagnons d'armes, de ministres, de personnalités nationales et du monde médiatique. Ayant appris la nouvelle du décès du général par voie de presse, de petits groupes se sont formés dans les allées du cimetière à partir de 10 heures du matin. De nombreux officiers supérieurs à la retraite et en fonction sont venus lui rendre un dernier hommage. Le triste événement a donné lieu à de multiples retrouvailles. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, le chef d'Etat-major de l'Armée nationale populaire, le général-major Ahmed Gaïd Salah, le ministre délégué à la Défense nationale. C'est dire que la quasi-totalité des personnalités qui occupent les postes-clés au sein du pouvoir se sont donné rendez-vous hier au cimetière de Ben Aknoun. A l'arrivée de la dépouille du défunt, vers 14 h, tout ce monde s'est rassemblé sur l'esplanade centrale afin d'écouter l'oraison funèbre. Une oraison lue par un officier supérieur, qui a rappelé longuement la vie de l'ancien général de corps d'armée de l'Armée nationale populaire. Ainsi, Mohamed Lamari, qui a mené la lutte antiterroriste contre les hordes barbares, à leur tête les Zouabri, les Hattab et les autres groupuscules terroristes, avec une main de fer et un mental à toute épreuve, a demandé en 2001 à ce que tous les «repentis» soient jugés avant de bénéficier des dispositions de la Réconciliation nationale. Intransigeant avec les groupes islamistes, le défunt Mohamed Lamari avait pris en charge la direction de l'Etat-major de l'Armée nationale populaire (ANP), en juillet 1993, et promu ensuite principal chef de l'institution militaire, grâce à une promotion accordée par l'ex- président de la République, Liamine Zeroual qui, à l'époque, était responsable du département de la Défense nationale. Au cours des années 1990, soit durant la tragédie nationale, Lamari a sauvé l'Algérie du terrorisme islamiste en créant le Centre de commandement de la lutte antiterroriste (Ccla) en 1992. Cette structure coordonnera par conséquent l'action de 15 000 hommes chargés de la lutte contre le péril islamiste. L'architecte de la professionnalisation de l'ANP, Mohamed Lamari a été à l'origine du rapprochement de l'Algérie avec les USA et l'acquisition, parfois en plein embargo, d'équipements militaires de haute qualité. Il avait même fait savoir lors d'une de ses sorties médiatiques que les pays occidentaux avaient unanimement décidé d'imposer à l'Algérie un embargo qui ne disait pas son nom. D'où, avait-il ironisé, ces pays refusaient même de fournir de simples cartouches à l'Armée nationale populaire. Soulignons par ailleurs que grâce à lui des centaines de jeunes officiers de l'ANP s'ouvrent sur le monde et intègrent les académies militaires occidentales et les meilleures écoles spécialisées. C'est dire qu'il était celui qui a su insuffler aux jeunes officiers la motivation de la mise à niveau de l'armée et la sortie progressive de la «doctrine soviétique». Il avait initié à la fin des années 1990 le projet portant sur «la modernisation et la professionnalisation du potentiel de défense nationale». Cela a donc conduit le gouvernement en 2004 à débattre, et pour la première fois, de l'avenir de la grande muette, lors d'une réunion du Conseil des ministre, et se voyait de ce fait, attribuer la tâche de «contribuer à la modernisation et la professionnalisation du potentiel de défense nationale». Un projet vieux de plusieurs années, puisque le sujet avait fait l'objet d'un débat national à la fin des années 1990, avant d'être publiquement évoqué, le 10 février 2000, par le chef de corps d'armée, Mohamed Lamari, qui, s'adressant à un parterre de députés en visite à la base militaire de Béni Merad (Blida), annonçait alors que l'ANP était «au seuil de la professionnalisation». En août 2004, feu Mohamed Lamari avait présenté sa démission au Président Abdelaziz Bouteflika. Aujourd'hui, il n'est certes plus de notre monde, néanmoins, il a laissé son nom inscrit en lettres d'or dans les annales de l'Algérie combattante pour la préservation de la République.